Une fois la non-conciliation signée, RPAA et Guilde entameront une procédure de médiation pour tenter d’obtenir gain de cause face à François Bausch. (Photo: paperJam /archives)

Une fois la non-conciliation signée, RPAA et Guilde entameront une procédure de médiation pour tenter d’obtenir gain de cause face à François Bausch. (Photo: paperJam /archives)

L’échec de la conciliation entre les fonctionnaires de l’Administration de la navigation aérienne (Ana) et leur ministre de tutelle François Bausch (Déi Gréng) ne désarme pas les personnels. Quelques heures avant la signature officielle du procès-verbal de non-conciliation par toutes les parties prenantes, les syndicats poursuivent leur action au travers d’une lettre ouverte adressée au gouvernement. Et donc au Premier ministre.

Dans un document de quatre pages, les membres de la représentation du personnel de l’Administration de la navigation aérienne (RPAA) et ceux de la Guilde luxembourgeoise des contrôleurs de la circulation aérienne (Guilde) dénoncent une nouvelle fois «la décision aléatoire» de leur ministre de tutelle de transférer la responsabilité de l’exploitation de l’aérodrome de l’Ana vers Lux-Airport.

François Bausch a remplacé la négociation par le diktat.

La RPAA et la Guilde dans une lettre ouverte envoyée au Premier ministre

Un choix que le ministre du Développement durable et des Infrastructures justifie par la volonté de mettre fin à la direction bicéphale du Findel et de confier le leadership à la société privée gestionnaire des terminaux en lui confiant la responsabilité de la nouvelle certification de l’aérodrome.

Cette dernière, rendue nécessaire par les normes européennes en lien avec le franchissement de la barre des trois millions de passagers annuels, doit être obtenue coûte que coûte au 31 décembre 2017. Pour les fonctionnaires de l’Ana, soutenus par la CGFP et l’OGBL, la procédure de conciliation engagée aurait été «usurpée» par François Bausch qui aurait décidé de «promulguer unilatéralement sa décision déjà prise il y a six mois» et de «remplacer la négociation par le diktat».

Volonté affichée de désavouer leur ministre de tutelle

Une posture que RPAA et Guilde jugent «inconcevable avec les valeurs que devraient viser une hiérarchie politique responsable» et qui serait «néfaste à la pérennité de notre administration». Car la crainte sous-jacente de ce conflit tient dans l’avenir de l’Ana, qui pourrait à terme être transformée en établissement public et donc perdre son statut d’administration. Ce à quoi s’opposent fermement les syndicats, CGFP en tête.

Pour tenter de changer la donne, RPAA et Guilde appellent Xavier Bettel à «intervenir immédiatement» afin de «rétablir cette situation insoutenable» en «restituant les fonctions d’exploitant d’aérodrome à l’administration de la navigation aérienne et de pourvoir au financement y afférent de celle-ci». Autrement dit, de désavouer officiellement le choix de François Bausch. Pour mémoire, une fois la procédure de non-conciliation signée par l’ensemble des partis, ce qui devrait se faire d’ici mercredi, la loi prévoit 48h pour introduire une demande de médiation. «Ce que nous allons bien évidemment faire», confirme une nouvelle fois à Paperjam Roland Reiser, président de la RPAA.