Soutenu par la CGFP et l’OGBL, la RPAA devrait annoncer le déclenchement de la procédure de conciliation dans les jours à venir. (Photo: Étienne Delorme / archives)

Soutenu par la CGFP et l’OGBL, la RPAA devrait annoncer le déclenchement de la procédure de conciliation dans les jours à venir. (Photo: Étienne Delorme / archives)

Le refus de François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), de recevoir la CGFP, l’OGBL et les représentants du personnel pour évoquer la réorganisation à venir au sein du Findel pourrait bien mettre le feu aux poudres. Trois semaines après avoir été sollicité par les syndicats dans une lettre commune, le ministre a choisi de décliner la proposition, estimant qu’«une nouvelle entrevue n’est d’aucune utilité parce que toutes les entrevues précédentes n’ont pas été fructueuses et qu’il n’y a aucune nouveauté dans le dossier».

Une position interprétée par la CGFP comme «un exemple d’arrogance politique» et qui correspondrait à «une décision imposée sans que le moindre dialogue social n’ait eu lieu», selon l’OGBL. Dans deux communiqués envoyés à quelques heures d’intervalle, les organisations indiquent «se réserver tous les droits, notamment celui d’engager une procédure de conciliation». En clair, la première étape prévue par la loi dans une logique de déclenchement d’une grève.

Rôle de Lux-Airport au cœur du conflit

Réservé à la représentation du personnel (RPAA), le déclenchement de cette procédure «pourrait aller vite», indique Roland Reiser, président de la RPAA, contacté par Paperjam.lu. Estimant que «plusieurs points» caractérisent le litige, tels que «l’absence de dialogue» ou le fait que «cette réforme ne respecte pas les accords signés lors de la dernière procédure de conciliation», le président de la RPAA peut revendiquer le soutien de la CGFP, fermement opposée à toute privatisation, même partielle, de l’Administration de la navigation aérienne (Ana).

Au cœur du conflit se trouve l’idée de François Bausch de confier à Lux-Airport, société privée gestionnaire du Findel, la coordination de la certification de l’aérodrome. Procédure rendue obligatoire par Bruxelles en raison de la croissance du trafic passager au Findel qui doit prochainement franchir la barre des trois millions de passagers annuels et la volonté d’intégrer le Luxembourg dans le projet de ciel unique européen, cette certification doit permettre de «mettre en place un acteur majeur au sein du Findel», selon les propos du ministre.

Aucun emploi ne sera privatisé.

Dany Frank, porte-parole du MDDI

Et donc, de mettre fin à la gestion bicéphale de l’aéroport, divisé entre l’Ana pour la gestion du trafic aérien et Lux-Airport pour le reste. Une situation que ne souhaitent ni les syndicats ni les représentants des fonctionnaires de l’Ana, estimant que cette situation aboutirait au fait qu’une «administration de l’État serait commandée au profit d’une société anonyme et devrait fonctionner sous la tutelle d’une société privée». Selon eux, «il s’agirait (…) d’un cas sans précédent».

Dany Frank, porte-parole du MDDI, indique pour sa part que «les vues du ministre ont été expliquées et discutées en long et en large lors des différentes réunions au cours desquelles le ministre a clairement précisé qu’aucun emploi ne sera privatisé et que les champs de travail resteront les mêmes». Et cette dernière de préciser que «c’est au ministre et à aucune autre entité de décider quelle entité représentera l’aéroport durant le processus de certification», s’étonnant au passage que «ces mêmes entités, il y a quelques semaines, voire mois, n’ont vu absolument aucun inconvénient au transfert d’emplois vers la Deutsche Flugsicherung, plus précisément le volet 'approche', dans le cadre du contrôle aérien».

Une réunion entre CGFP et RPAA est prévue vendredi pour fixer les détails de lancement de la procédure de conciliation.