Selon le MDDI, la décision du choix de l’entité qui représentera le Findel dans le processus de certification revient au seul ministre. (Photo: Verkéiersverbond/archive)

Selon le MDDI, la décision du choix de l’entité qui représentera le Findel dans le processus de certification revient au seul ministre. (Photo: Verkéiersverbond/archive)

L’annonce par François Bausch (Déi Gréng), fin septembre, d’une externalisation partielle de l’approche de la navigation aérienne était censée apaiser les tensions au Findel. Visiblement, il n’en est rien. Preuve en est le courrier adressé au cours de la semaine passée au locataire de la Héichhaus sur lequel figurent côte à côte les signatures de Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP, d’Hubert Hollerich, secrétaire central OGBL, de Roland Reiser, président de la représentation du personnel (RPAA) et de Frank Klaess, président de la Guilde, syndicat des contrôleurs aériens de la tour.

Le document, que Paperjam.lu s'est procuré, indique que les principaux représentants des acteurs du Findel se disent «consternés» quant à l’idée d’un transfert de «certaines attributions» de l’Administration de la navigation aérienne (Ana) à Lux-Airport. En clair, la volonté du ministre de confier à la société de droit privée la coordination de la certification de l’aérodrome. Une nouvelle certification rendue obligatoire par Bruxelles en vertu de la croissance du trafic passager au Findel qui doit très prochainement franchir la barre des trois millions de passagers annuels et de la volonté du Grand-Duché d’intégrer le projet de ciel unique européen. 

Décision contraire aux accords signés de la dernière procédure de conciliation.

CGFP, OGBL, RPAA et Guilde dans un courrier commun

Énoncée afin de «mettre en place un acteur majeur au sein du Findel» en lieu et place de la répartition actuelle des fonctions, l’idée doit aboutir à l’émergence d’un seul acteur majeur: Lux-Airport. Une situation que la CGFP avait dénoncée au lendemain de l’annonce du compromis trouvé par François Bausch, la confédération interprétant cette démarche comme «une privatisation partielle des tâches précédemment effectuées par l’Ana». Et donc, comme une perte de compétence d’une administration publique au profit d’une société privée, bien que propriété à 100% de l’État luxembourgeois.

Dans leur courrier commun, syndicats et représentation du personnel estiment que cette décision «est contraire aux accords signés de la dernière procédure de conciliation du 18 septembre 2014» et demandent «une entrevue avant toute prise de décision» afin «de pouvoir vous faire part de nos observations quant à l’enjeu d’un tel projet et des points de litige éventuels».

Certification au 31 décembre 2017 au plus tard

Contacté par Paperjam.lu, le ministère du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), de son côté, indique que «le ministre n’a, à ce jour, pas encore donné de réponse», mais précise qu’«il faut se demander si une nouvelle entrevue est d’utilité puisqu’il n’y a rien de nouveau dans le dossier». Et la porte-parole du ministère de la place de l’Europe de préciser que «c’est au ministre de décider qui représentera l’aéroport durant le processus de certification et qui aura donc la responsabilité pour la totalité de l’aéroport».

Pour rappel, la certification de l’aérodrome doit intervenir au plus tard au 31 décembre 2017 selon le calendrier fixé par les autorités européennes. Ce dossier doit notamment être mené en parallèle des travaux de rénovation de la piste, dont le projet de loi doit être déposé à l’automne 2016, selon les dernières indications du MDDI. Et dont le financement, estimé entre 80 et 100 millions d’euros, doit être assuré pour moitié par l’État et à 50% par Lux-Airport en vertu des règles européennes.