Le président de l’UCVL, Guill Kaempff, a dressé un bilan en demi-teinte, entre défi numérique et nuisances du chantier du tram.  (Photo: Matic Zorman)

Le président de l’UCVL, Guill Kaempff, a dressé un bilan en demi-teinte, entre défi numérique et nuisances du chantier du tram.  (Photo: Matic Zorman)

Guill Kaempff, le président de l’UCVL, n’avait pas tellement le sourire mercredi soir à la Banque de Luxembourg. Avec un bilan 2017 en demi-teinte, les commerçants luxembourgeois ont bien conscience qu’il va falloir monter dans le train du numérique.

La secrétaire d’État à l’Économie , Francine Closener, n’a pas hésité à promouvoir le futur portail d’e-commerce et le programme d’accompagnement à la digitalisation Letz’ Shop: «Celui qui n’est pas en ligne n’existe presque plus», a-t-elle prévenu.

Les commerçants semblent être bien conscients de la problématique, mais Guill Kaempff a également dressé la liste des succès et défis à venir, comme la loi sur le bail commercial, les ouvertures dominicales, le chantier du tram et l’insécurité dans le quartier Gare.

Il faut privilégier une certaine notion de service.

Xavier Bettel, Premier ministre

Si la nouvelle législation sur le bail commercial reconnaît la valeur du fonds de commerce, pour les commerçants, la loi est encore trop floue quant aux indemnités perçues par les commerçants qui cèdent un commerce.

L’ouverture dominicale, qui fait encore débat chez les commerçants, est pour le président de l’UCVL «un levier de croissance pour mieux rentabiliser les commerces», citant l’initiative qui permet d’ouvrir dans le centre et quartier Gare les commerces jusqu’à 19h les dimanches.

Le Premier ministre Xavier Bettel a salué le «courage» politique de Francine Closener pour avoir pris la décision d’étendre l’ouverture dominicale: «Même si cela ne plaît pas à tout le monde, elle a eu le courage de prendre cette décision. Certains se demandent si c’est rentable, évidemment si seule une boutique sur 10 est ouverte, ça ne marchera pas».

Et de tacler au passage la mauvaise volonté de certains commerçants de la Ville: «Il faut privilégier une certaine notion de service. Quand on se fait virer d’un magasin à 17h55, on aura pas forcément le temps d’y revenir le lendemain».

Prendre son mal en patience

Gros point noir pour les commerçants: les travaux du tram qui durent depuis 2015 et qui se prolongent. «Les commerçants qui se trouvent sur le tracé du chantier souffrent, et ceux qui n’ont pas fermé survivent, estime Guill Kaempff. Nous demandons une compensation pour ces commerces».

Fin de non-recevoir pour Xavier Bettel, les commerçants vont devoir prendre leur mal en patience. «Une ville sans chantier, c’est une ville qui meure, a répondu le Premier ministre. À moyen terme ce sera une plus-value pour la ville, avec plus de parkings, notamment place Guillaume».

Pour la bourgmestre de Luxembourg-ville, Lydie Polfer, pas d’inquiétude à avoir: «Chaque chantier a une fin». Et de souligner que le parking d’Hamilius devrait être opérationnel à la mi-2018, ce qui devrait redonner le sourire aux commerçants du centre-ville.

Circulez, il n’y a rien à voir. Mêmes inquiétudes pour le quartier Gare, qui souffre d’insécurité chronique: «Le coût pour la sécurité augmente pour les commerçants, et l’image du quartier se dégrade. Il n’y a pas de solution proposée par le gouvernement, ni de plan d’action, a fustigé Guill Kaempff. Désolé de vous le dire, mais il n’est pas acceptable que ce soit aux commerçants d’engager plus d’agents de sécurité». Silence des politiques sur ce point.