Maillon central de la stratégie de mobilité pensée depuis 2012 et de l’élaboration du «plan MoDu» destiné à promouvoir l’utilisation des transports en commun au détriment de la voiture, les CFL ont fait état, lundi, de l’ensemble des projets en cours ou à venir voués à mettre en place une chaîne de mobilité efficace. Et la solution présentée consiste non pas en une solution unique, basée sur la seule augmentation des infrastructures, mais sur une action plus large qui inclut notamment une meilleure interaction avec les passagers. Une solution toutefois étalée dans le temps.

Face à un réseau ferré présenté par Marc Wengler, directeur général des CFL, comme étant «en manque de capacité» et devant affronter «une croissance de la demande», l’amélioration ne peut être immédiate. Pour répondre à la demande – +53% entre 2006 et 2016 –, les CFL misent donc sur des investissements conséquents: 3,8 milliards d’euros entre 2013 et 2023, selon les données présentées lundi, contre 1,3 milliard entre 2003 et 2013.

Dans les faits, cette somme globale sera utilisée aussi bien pour finir d’équiper à 100% le réseau du système anticollision ETCS d’ici la fin de l’année – 33 millions d’euros –, poursuivre la politique de suppression des passages à niveau (suppression de 10 d’entre d’eux d’ici 2024), ainsi que pour la mise en service de la nouvelle ligne Luxembourg-Bettembourg – 292 millions d’euros – d’ici 2024. Sans oublier la création d’un second viaduc Pulvermühle-Luxembourg-Sandweiler – 247 millions –, le doublement de la voie – 215 millions –, qui doit entrer en service en 2019, la création de pôles multimodaux – Pfaffenthal-Kirchberg (96,3 millions), Howald (42,9 millions) et Ettelbruck (98 millions) – et l’achat de 34 nouvelles rames d’ici 2025 (400 millions).

En parallèle, les CFL s’engagent dans la construction d’un ensemble de P+R, pleinement intégrés dans la stratégie de création de ceintures de parkings, destinées à inciter les voyageurs à favoriser les transports en commun: que ce soit à Ettelbruck – 14,4 millions –, Mersch – 17 millions –, Wasserbillig – 42,3 millions –, Rodange – 43,5 millions –, Bascharage-Sanem – 15 millions – ou Troisvierges – 12,5 millions.

Les usagers devraient également voir des changements dans les différentes gares, puisqu’une politique de modernisation a été lancée. 12 d’entre elles – Kleinbettingen, Lorentzweiler, Cents-Hamm, Sandweiler-Contern, Bettembourg, Walferdange, Berchem, Ettelbruck, Mersch, Rodange, Capellen et Wasserbillig – feront peau neuve entre 2018 et 2024. Sans compter les extensions prévues à la gare de Luxembourg, qui se verra équipée de deux nouveaux quais et de quatre nouvelles voies – 145 millions. Réitérant ses propos tenus auprès de Paperjam en septembre dernier, le directeur général des CFL précise que la mise en service des nouveaux équipements se fera «de manière progressive». À savoir, la mise en service de la première voie en décembre 2019, au moment des traditionnels changements d’horaires, les trois autres en octobre 2021. La finalisation devant intervenir «en 2022». Des perturbations du trafic sont donc annoncées à partir de 2018.

La modernisation des gares s’accompagnera également de la mise en place de nouveaux services à destination des usagers, comme l’apparition de l’affichage dynamique des informations de l’état du trafic – 25 millions d’euros. Se présentant sur la forme d’annonces sonores automatisées et de panneaux d’affichage dynamiques, l’implémentation s’étalera entre 2018 et 2020, une fois le projet pilote achevé. Ce dernier débutera «fin 2017». La communication avec les passagers passera également via un nouveau site internet et une nouvelle application pour smartphone. Celle-ci doit être capable d’envoyer «des ‘pushs’ personnalisés, d’acheter des billets électroniques ou d’afficher les connexions multimodales».