Écrite sur un post-it dans le courant de l’année 2016, l’idée de créer un système de carsharing à l’échelle nationale est devenue réalité jeudi. Évoqué officiellement dans deux réponses parlementaires publiées en mars dernier par François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, le projet doit entrer en service le 6 décembre prochain. Soit quelques jours à peine avant la mise en service officielle du tram et de la nouvelle gare Pfaffenthal-Kirchberg, deux symboles des nouveaux schémas de mobilité plébiscités par le locataire de la Héichhaus.

Ce lancement rapproché n’est en aucune manière un hasard, puisque ce nouveau service, baptisé Flex, doit permettre non seulement de «diminuer les barrières pour l’utilisation des transports en commun», «d’offrir aux clients des transports en commun la flexibilité d’utiliser une voiture pour des besoins de déplacement imprévu», mais aussi d’«étendre le rayon de mobilité des usagers des transports publics». Autrement dit «de répondre aux besoins d’une solution porte-à-porte voulue par nos clients», résume Marc Wengler, directeur général des CFL, pour qui cette tendance «s’observe également dans le domaine logistique et voyageurs».

Concrètement, les 84 véhicules mis à disposition – 11 véhicules électriques et 73 essence – seront répartis dans 20 stations, installées devant les principales gares. À savoir Bascharage-Sanem, Belval-Université, Bertrange-Strassen, Bettembourg, Clervaux, Diekirch, Dommeldange, Dudelange, Echternach, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck, Mersch, Munsbach, Pétange, Sandweiler-Contern, Schifflange, Wasserbillig et Wiltz. Trois autres sont d’ores et déjà prévus «prochainement», selon Jürgen Berg, gestionnaire de CFL Mobility, à Rodange, Kautenbach et Troisvierges. Une présence sur les territoires allemand, belge et français est également prévue «mais dans une deuxième phase».

Les premières stations de CFL Mobility au Luxembourg.

Dévoilées officiellement ce jeudi, les voitures estampillées du logo CFL Mobility circuleront jusque fin novembre dans le cadre d’une phase test, destinée à vérifier le bon fonctionnement du système d’enregistrement et de réservation, mais aussi du logiciel de gestion et de la hotline. Les premiers clients pourront, pour leur part, se préinscrire au cours de ce week-end, lors des portes ouvertes de Luxtram, les inscriptions et enregistrements définitifs ne se déroulant qu’à partir de la fin du mois de novembre.  

Pensé en priorité pour «les ménages n’ayant qu’un besoin temporaire pour une deuxième voiture, les jeunes adultes avant l’acquisition de leur première voiture et les expatriés sans voiture privée au Luxembourg», le service doit également s’adresser aux entreprises privées, à la recherche de nouvelles solutions de mobilité.

Côté tarifs, Flex propose plusieurs options. 12 euros de l’heure – ou 3 euros par quart d’heure – plus 0,45 euro du kilomètre pour les usagers sans abonnement. Et 20 euros mensuels permettant un tarif de 2,50 euros par quart d’heure et 0,35 centime du kilomètre. Les clients possédant un abonnement annuel de train/bus bénéficieront, eux, d’une réduction faisant passer le montant de l’abonnement mensuel à 10 euros. Des tarifs spéciaux seront également proposés au lancement, variant entre un forfait d’une heure, 20km inclus pour 13,90 euros sans abonnement et six heures pour 60km inclus pour 29,90 euros.

Interrogé sur la complémentarité du système de carsharing des CFL avec les systèmes actuels, dont Carloh, Jürgen Berg assure que «les deux entités travaillent ensemble puisqu’elles sont complémentaires, l’une étant destinée à délivrer un service de partage de voiture entre les quartiers de la capitale, l’autre à vocation nationale». Hasard du calendrier, la présentation officielle de Flex coïncide avec l’inauguration de la première station-service, propriété à 97% de Luxembourg-ville, au Kirchberg. Soit la 10e du réseau depuis son lancement en 2015.

Pour CFL Mobility, les objectifs d’ici 2023 sont de grandir, aussi bien en termes d’usagers actifs que de nombre de véhicules. Des voitures qui devraient de plus en plus être électriques, en parallèle de l’installation des bornes de recharge publiques.