La LPEA veut mieux faire connaître les atouts de l’investissement en private equity. (Photo: Nader Ghavami)

La LPEA veut mieux faire connaître les atouts de l’investissement en private equity. (Photo: Nader Ghavami)

Même au sein d’une Place comme Luxembourg, certaines classes d’actifs doivent encore mieux se faire connaître. C’est le cas du private equity, qui vise l’investissement dans des sociétés non cotées.

C’était l’objectif de la conférence LPEA Insights, organisée par la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA), dont la deuxième édition s’est tenue ce 25 avril à la Philharmonie.

Basé sur l’investissement via des fonds, le private equity, ou capital-investissement, vise le long terme et l’accompagnement du management par les investisseurs. Au cours des différentes interventions, des professionnels de ce type d’actifs ont tenté d’en définir les forces et les faiblesses.

Une forte résistance à l’environnement

Responsable du private equity chez CA Indosuez Wealth (Europe), Mikael Vercauteren a insisté sur leur forte résilience au cours des 15 à 20 dernières années. «Malgré la crise financière, ils ont continué à montrer d’importantes progressions. Le retour sur investissement me semble donc la première raison pour investir dans ce domaine», pointe-t-il. «Pour autant que l’on soit prêt à investir à long terme.»

La raison de ces bons résultats? Luigi Santambrogio, directeur général de la société d’investissement Brederode, la voit dans le modèle développé. «Dans le private equity, le management et les responsables du fonds définissent une stratégie à long terme et s’y tiennent. Dans les sociétés cotées en bourse, par contre, la base d’investisseurs est beaucoup plus large, et les intérêts parfois fort différents.»

Malgré la crise financière, le private equity a continué à montrer d’importantes progressions.

Mikael Vercauteren, Indosuez Wealth (Europe)

Mais si tous les investisseurs ne se ruent pas sur cet actif, c’est aussi qu’il faut se montrer plus vigilant. John Holloway, responsable institutional asset management pour European Investment Fund, fait aussi la comparaison avec les sociétés cotées en bourse. «Ces entreprises cotées, vous pouvez vérifier leur état de santé instantanément via leur cours de bourse. Lorsque vous investissez en private equity, vous devez vous contenter d’un rapport chaque trimestre. Ça ne convient pas à tout le monde.»

Coordinatrice de la conférence pour la LPEA, Rajaa Mekouar est responsable des investissements chez Kharis Capital, une jeune société d’investissement fondée il y a trois ans par la volonté de trois family offices. «Dans les family offices, le private equity représente déjà 21% des portfolios», note-t-elle.

Kharis Capital vise de son côté le secteur alimentaire et s’est déjà surtout fait remarquer pour avoir acquis les parts de Quick Belgique-Luxembourg, qu’elle est désormais occupée à partiellement transformer à l’enseigne Burger King, dont elle a négocié la master-franchise pour certains pays avec son propriétaire. «Nous avons pris le temps d’analyser la chose, cette première phase nous a pris un an», explique Rajaa Mekouar.

Mais aujourd’hui, Kharis a déjà largement développé Burger King en Pologne et en Italie, et entame la conquête des marchés belge et luxembourgeois. Un premier Burger King a ouvert il y a tout juste un an dans le quartier de la gare, dans la capitale.

Des chiffres en progression

La LPEA a enfin profité de cette conférence pour présenter sa nouvelle étude sur le poids des fonds de private equity au Luxembourg. Selon une enquête menée auprès de 55 sociétés, les fonds enregistrés au Luxembourg ont connu une croissance de 59% en 2018. En 2016, date de la dernière étude, elle était de 37%.

Il y a deux ans, 60% des répondants disposaient d’une structure propre au Luxembourg. Ce taux atteint désormais 80%. Le nombre de sociétés de private equity comptant plus de cinq employés est passé de 45% à 58%. Quant au poids des fonds, ceux supérieurs à 1 milliard d’euros représentent toujours 41% des répondants, comme en 2016, alors que les fonds supérieurs à 250 millions passent de 10% à 26%.