Vivant dans l’ombre de l’industrie des fonds d’investissement, les acteurs du private equity entendent désormais faire connaître les atouts de leur secteur et le poids qu’il prend, année après année, sur la place financière de Luxembourg. C’est dans cet objectif que la LPEA (Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association), la jeune fédération du secteur, organise sa première grande conférence «LPEA Insights» ce mercredi 26 avril à la Philharmonie.
«Avec plus de 386 inscrits, nous sommes désormais au complet», se réjouit son président, Jérôme Wittamer. Pour Rajaa Mekouar, active chez Kharis Capital depuis 2016 et organisatrice de l’événement en tant que membre du conseil de la LPEA, «l’événement doit pallier le déficit d’image du secteur du private equity à Luxembourg et convaincre des acteurs comme les banques privées et les gestionnaires de fortune des possibilités que ce type d’investissement présente».
Vers l’économie réelle
En investissant à moyen et long terme dans des entreprises non cotées, le secteur du private equity estime avoir un poids très important sur la vie économique en général et l’emploi en particulier. «Il est très important de percevoir qu’une grande part de l’argent investi est orienté vers des PME», insiste Rajaa Mekouar. Un attrait tout autant qu’une barrière pour les investisseurs qui voudraient des retours rapides.
Sur la Place, le private equity pèse plus lourd chaque année. Directeur du LPEA, Paul Junck parle de 400 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Un chiffre qui a doublé depuis la création de l’association il y a sept ans.
«Au niveau de l’emploi, on parle désormais de 6.000 personnes actives dont la moitié à temps plein», note Jérôme Wittamer. Quant aux sociétés d’investissement, la LPEA en recense environ 150 pour une dizaine il y a 10 ans. Dont 13 qui comptent parmi les plus grands acteurs mondiaux.
On parle désormais de 6.000 personnes actives, dont la moitié à temps plein.
Jérôme Wittamer, président de la LPEA
«Le meilleur signe que les grands acteurs considèrent que le Luxembourg est important dans la stratégie mondiale, ce sont les acquisitions récentes d’Alter Domus par Permira et de SGG par Astorg Partners», estime encore le président de la LPEA. Au niveau des chiffres, c’est le fait que le Luxembourg compte désormais une dizaine de fonds de private equity de plus d’un milliard d’euros, alors qu’il n’en existait aucun il y a à peine 18 mois.
Or, le secteur s’attend aussi à un «effet Brexit» qui devrait amener de grands acteurs à intensifier leur présence à Luxembourg. Des géants comme Carlyle et Blackstone ont déjà marqué leur intention à ce sujet, d’autres devraient les rejoindre.