Étienne Schneider s’est vu remettre, jeudi, une pièce du lanceur réutilisé de SpaceX qui mis sur orbite un satellite de SES, en présence de Karim Michel Sabbagh, CEO de SES, et Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX. (Photo: Mike Zenari)

Étienne Schneider s’est vu remettre, jeudi, une pièce du lanceur réutilisé de SpaceX qui mis sur orbite un satellite de SES, en présence de Karim Michel Sabbagh, CEO de SES, et Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX. (Photo: Mike Zenari)

La Nasa, SpaceX ou bien l’Agence spatiale européenne (ESA) sont quelques-uns des noms affichés sur les badges des quelque 150 personnes présentes depuis ce jeudi dans les couloirs du Convention center. Venus des quatre coins du monde, tous ont fait le déplacement au Luxembourg jusqu’à vendredi pour assister à la première édition de la NewSpace Europe, conférence dédiée «à l’industrie du ‘new space’ et aux opportunités économiques de l’espace». Une consécration pour le Grand-Duché qui voit de fait son initiative Spaceresources.lu officiellement adoubée par la communauté spatiale, 18 mois à peine après son lancement.

Le pari de faire du Luxembourg «un hub européen pour l’exploitation et l’utilisation des ressources spatiales» apparaît non plus comme de la science-fiction, mais bel et bien comme une réalité. Avec l’arrivée de plusieurs acteurs majeurs tels les Américaines Planetary Resources et Deep Space Industries, la Japonaise Ispace ou l’Allemande Blue Horizon, mais aussi l’implantation de sociétés qui souhaitent tirer profit de l’écosystème en cours d’implémentation, telles que Kleos Space, GomSpace ou Spire Global ou bien encore la signature de collaborations avec l’ESA ou la BEI, le secteur spatial luxembourgeois a pris une nouvelle ampleur.

Des discussions avancées avec la Chine.

Étienne Schneider, ministre de l’Économie

Une réalité qu’Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, n’a pas manqué de rappeler, ne boudant pas son plaisir jeudi matin, en réitérant l’une de ses blagues préférées. «Au moment de la présentation de notre initiative, le CSV avait proposé de m’acheter un aller simple pour Mars. Désormais, grâce à vous, je viens de décrocher mon billet retour». Et le vice-Premier ministre, qui entend bien continuer à jouer de son avantage politique, d’annoncer que de nouveaux accords internationaux seront signés au cours des prochains mois.

Outre la coopération déjà actée avec le Portugal ou les Émirats arabes unis, une alliance sera nouée «au cours de la visite d’État au Japon» qui se déroulera à la fin du mois, indiquant dans la foulée que «des discussions avancées avec la Chine sont en cours». Selon les informations de Paperjam, la signature de ce partenariat devrait avoir lieu au courant du mois de février 2018.

5% du PIB d’ici l’horizon 2030

L’accord, dont les modalités ne sont pas encore connues, serait une avancée significative dans les ambitions luxembourgeoises «de faire du luxembourgeois la langue de l’espace» au vu des objectifs chinois. Dans son livre blanc des activités spatiales publié début 2017, qui détaille les objectifs fixés jusqu’en 2022, l’Empire du milieu ne cache pas son intérêt à la fois pour la robotique, l’utilisation des ressources de l’espace et l’activité humaine en basse orbite. Soit autant d’objectifs qui répondent aux visées luxembourgeoises qui doivent encore être complétées par la mise en place d’une agence spatiale dans le cadre d’un partenariat public-privé et la création d’un fonds d’investissement intégré.

Comme il l’avait affirmé à CNBC en début de semaine, le ministre de l’Économie a réitéré jeudi le poids de l’industrie spatiale dans le PIB, à hauteur actuellement «de 2% du PIB annuel». Un chiffre qui, toujours selon lui, pourrait atteindre 5% au cours de la décennie à venir, soit peser autant dans l’économie que les activités actuelles du Findel.