Le nouveau pôle du Findel doit voir le jour dans son entièreté d'ici «5 à 10 ans» et coûter «entre 150 et 200 millions d'euros». (Photo: Lux-Airport)

Le nouveau pôle du Findel doit voir le jour dans son entièreté d'ici «5 à 10 ans» et coûter «entre 150 et 200 millions d'euros». (Photo: Lux-Airport)

Quelques jours après les révélations sur la volonté d’implanter un data center et des commerces dans les entrailles de la gare ferroviaire fantôme du Findel, les détails du plan directeur général pour le développement de l’aéroport ont été dévoilés mardi. Et l’ambition est claire: poursuivre l’évolution de l’infrastructure pour en faire «une porte d’entrée remarquable», selon François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Après le relooking des boutiques et l’annonce de la remise en service du terminal B, cette troisième phase de modernisation se révèle être bien plus ambitieuse, puisqu’elle prévoit non seulement une extension conséquente de l’offre de services aux passagers, mais également une exploitation quasi complète des terrains disponibles.

«La situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement n’était que provisoire», note Johan Vanneste, directeur de Lux-Airport. «Nous nous sommes inspirés de ce qui se passe dans les autres aéroports européens et l’utilisation des terrains autour des terminaux correspond à une vraie tendance.» Comprenez que les sociétés gestionnaires cherchent toutes à développer leur offre de services afin de générer de nouvelles recettes. Dans les faits, le masterplan présenté prévoit le développement de cinq zones dans un horizon compris «entre 5 et 10 ans» selon les estimations avancées par le directeur de la société gestionnaire du Findel, qui indique que les aménagements à venir vont transformer l’aéroport en «Airport City».

Déplacez votre souris sur l'image pour afficher les informations. En rouge, les structures existantes, en bleu les éléments prévus.

Outre la création d’espaces de bureaux et de parkings sur plusieurs niveaux dans des bâtiments situés le long de la passerelle faisant le lien entre les deux terminaux, la sortie de terre d’un parking tout en hauteur équipé de places «XXL» destinées au stationnement de véhicules à grand gabarit type SUV ou la création d’un espace vert, le projet table sur le développement d’un business center.

Placé de l’autre côté de la N1, au niveau de l’actuel parking situé entre le rond-point et le golf, le futur ensemble accueillera un hôtel «de haut standing» d’une capacité de quelque 200 chambres, un bar au dernier étage avec vue directe sur le terminal ou un centre de fitness. Comme tous les nouveaux équipements envisagés, ce business center sera relié par un souterrain au terminal A. Une passerelle de plusieurs centaines de mètres pourrait également voir le jour. «Ces infrastructures existent à Francfort et cela fonctionne très bien», assure Johan Vanneste, qui entend faire de ce nouveau pôle de l’aéroport une source de recettes supplémentaires.

Pensés en complémentarité du tram, qui doit arriver à l’aéroport en 2021, les nouveaux bâtiments vont au final aboutir à la création de 51.000m² de bureaux supplémentaires par rapport à ce qui existe à l’heure actuelle, l’implantation de petits commerces – type coiffeur, salon de massage ou protection de bagages – et d’une supérette destinée à répondre aux attentes des voyageurs et des personnels de la zone autour du Findel. Pour faire face à l’essor de la fréquentation, Lux-Airport table également sur la création totale de 4.100 places de parking dans un premier temps, avec la possibilité d’en créer 3.000 supplémentaires «si les besoins s’en font sentir».

Une hausse conséquente du nombre de places qui va s’accompagner de la mise en service de nouveaux accès destinés à mieux desservir l’accès à l’aéroport. En parallèle de la ligne de tram, une bretelle d’autoroute en direction de l’Allemagne verra le jour, tout comme une double voie au niveau du rond-point. Un aspect primordial dans les projections actuelles de fréquentation qui misent sur la barre des quatre millions de passagers «d’ici 5 ans» et celle des cinq millions «d’ici 10 ans».

Au final, le coût de l’ensemble du projet est estimé «entre 150 et 200 millions d’euros», financé par Lux-Airport. En termes d’emplois, les estimations présentées mardi sont restées vagues, puisque seule la création du data center a fait l’objet d’une étude. 50 personnes devraient ainsi travailler dans la structure qui accueillera quelque 2.000 racks. «Le nouvel hôtel pourrait créer 100 emplois et si une grande société s’implante dans nos nouveaux bâtiments, cela pourrait atteindre entre 500 et 1.000 personnes», estime Johan Vanneste. Selon les derniers chiffres de Lux-Airport présentés en mai dernier, le Findel emploie actuellement 24.170 personnes et apporte une contribution de 5% au PIB luxembourgeois.