Révélées mardi par le Luxemburger Wort, les conclusions de l’étude menée par le ministère du Développement durable pourraient mettre fin à une situation ubuesque qui dure depuis des années au Findel. L’utilisation de la gare ferroviaire construite sous le Findel.

Imaginée en 2003 pour desservir l’aéroport, soutenue et défendue par les ministres des Infrastructures Henri Grethen (DP) puis Lucien Lux (LSAP), la structure aura finalement été abandonnée par Claude Wiseler (CSV) lors de son arrivée au ministère de la Place de l’Europe. Une décision qui aura coûté 35 millions d’euros, le montant des travaux de gros œuvre qui avaient été réalisés.

Aménagements à venir d'ici 2021

Inaccessible au public alors qu’elle se situe sous la chaussée devant l’entrée du terminal A, la gare s’étale sur deux niveaux. «Selon le masterplan que nous avons reçu, le premier niveau souterrain pourrait être utilisé pour accueillir des commerces sur une surface comprise entre 2.000 et 3.000m², tandis que le second est idéal pour héberger un data center», explique Dany Frank, porte-parole du ministère du Développement durable et des Infrastructures. «Cette dernière possibilité se ferait sur une surface comprise entre 12.000 et 15.000m² et est d’autant plus intéressante qu’elle répond à une forte demande du secteur, aussi bien en termes de coûts, moins élevés car enterrés, et donc moins chers en termes de refroidissement, que de sécurité, car situé dans une zone aéroportuaire.»

Les conclusions de l’étude font également part de plusieurs aménagements qui pourraient voir le jour d’ici 2021, date d’arrivée du tram au Findel. Un business center, équipé de salles de réunion et d’un hôtel, devrait ainsi sortir de terre sur l’emplacement de l’actuel parking situé entre le rond-point et le golf. Destinés aux hommes d’affaires désireux de ne pas trop s’éloigner de l’aéroport, les bâtiments devraient être reliés au terminal A «via un passage souterrain», selon la porte-parole. Pour faire face à la hausse attendue de la fréquentation de l’aéroport, des travaux dans les parkings sont également envisagés.

Croissance de 19% depuis le début de l'année

Alors que le Kiss&Fly devrait ne pas évoluer, le nombre de places du parking souterrain devrait être revu à la hausse. Aucune information sur l’ampleur des travaux n’a toutefois été évoquée, le MDDI se contentant d’indiquer qu’«il est encore trop tôt pour se prononcer». L’idée évoquée dans les couloirs du ministère d’utiliser l’espace de la gare fantôme dans le seul but d’étendre les parkings n’a finalement pas été retenue.

Les conclusions de cette étude, commanditée par Lux-Airport, interviennent au moment où le Findel connaît une forte progression de sa fréquentation. +60% entre 2010 et 2015 et +19% sur les premiers mois de l’année 2016. Une croissance à deux chiffres qui devrait se poursuivre encore au travers notamment de l’arrivée de plusieurs compagnies aériennes, dont Ryanair, qui ambitionne de transporter 200.000 personnes rien qu’en 2016 via ses seuls vols vers Londres et Porto.

Mais cette croissance soulève aussi quelques questionnements, notamment sur la gestion du trafic, sous la responsabilité de l’Administration de la navigation aérienne en proie à des dissensions internes sur la question de l’externalisation de l’approche de l’aéroport. Une décision sur cette question devrait intervenir dans les mois à venir, sous la nécessité notamment de mettre le Findel aux normes quant à la législation européenne.