Les années se suivent mais ne ressemblent pas pour le Findel. Inauguré officiellement en 1946, l’aéroport international du Luxembourg a dû pas mal patienter pour voir arriver massivement les passagers. Il aura ainsi fallu attendre 1988 pour que l’infrastructure aéroportuaire ne dépasse le cap symbolique du million de voyageurs, et 2013 pour les deux millions. Au vu des chiffres actuels – +19% de fréquentation sur les quatre premiers mois de 2016 –, le seuil des trois millions devrait être approché d’ici la fin de l’année et pourrait être franchi dans le courant 2017, en lien probable avec la réouverture du terminal B, prévue pour l’été prochain.

Longtemps desservi majoritairement pour le trafic passager par Luxembourg Airlines - devenue Luxair en 1962 -, le Findel a longtemps vu la croissance de son activité liée à l’implantation du centre de frêt. Entre 1990 et 2007 – année record pour l’activité frêt -, le volume global de marchandises ayant transité par l’aéroport a ainsi été multiplié par six. Avec 738.136 tonnes transportées dans les soutes des avions cargo qui ont fait escale au Findel en 2015, l’activité retrouve peu à peu le niveau enregistré avant la crise de 2008-2009. L’activité courrier, elle, continue de rester marginale et représentait 0,07% du volume global l’an passé.

Avec l’arrivée de cinq nouvelles compagnies au cours des six derniers mois, le Findel mise désormais sur le trafic passager pour poursuivre son essor. Ambition affichée: devenir le leader incontesté dans la Grande Région, à moyen terme. Un défi à hauteur des prétentions du Grand-Duché, en pleine campagne de nation branding. Car si le niveau de fréquentation des aéroports de Francfort-Hahn, de Metz-Nancy et de Sarrebruck ne peuvent rivaliser avec leur homologue luxembourgeois, celui de Charleroi reste encore hors de portée. En 2015, pas moins de 6,9 millions de passagers avaient embarqué via la structure belge.

Pour mener à bien ses ambitions, Lux-Airport, la société gestionnaire de l’aéroport, mise donc sur plusieurs aspects. Après avoir renouvelé entièrement son offre commerciale via la mise en fonction de neuf nouveaux points de vente dans le terminal A et réorganiser le stationnement autour de l’aéroport, la société entend poursuivre sa politique d’ouverture. Comprenez l’accueil toujours plus important de nouvelles compagnies qui desservent le Luxembourg. Actuellement, un passager décollant depuis le Grand-Duché peut se rendre dans une soixantaine de destinations, via 17 compagnies différentes. De Luxair à British Airways en passant par Tap Portugal ou Turkish Airlines. Sans compter l’arrivée prochaine du mastodonte Ryanair qui entend transporter pas moins de 200.000 personnes entre le 1er septembre et le 31 décembre via ses vols vers Londres et Porto.  

6.280 emplois directs au Findel

Conséquence de l’évolution observée – et de celle attendue -, le poids du Findel dans l’économie nationale prend de plus en plus d’importance. Selon les chiffres avancés par Lux-Airport, l’ensemble de l’activité de l’aéroport représentait pas moins de 5,1% du PIB national. Un chiffre obtenu en cumulant l’impact de tous les emplois liés à l’activité de l’aéroport, qu’ils soient directs ou indirects. Aux 6.280 personnes employées par les différentes sociétés exerçant au Findel – ce qui représente un volume de 380 millions d’euros de salaires -, l’étude ajoute les 4.030 emplois indirects liés aux activités de support, mais aussi les emplois induits qui tirent profit de la présence de l’aéroport et ceux qui gravitent autour du tourisme ou du commerce en lien avec l’activité aéroportuaire. Au final, Lux-Airport estime que ce sont pas moins de 24.170 personnes qui travaillent en lien plus ou moins direct avec ce qui se passe sur le tarmac.

En ce qui concerne les secteurs d’activités, l’activité cargo et logistique reste majoritaire, suivi du secteur aérien traditionnel et des services liés ainsi que de l’activité de support.

Pour les employeurs, Luxair conserve son avantage historique en ce qui concerne le nombre de salariés, suivi de Cargolux et d’Ibis.