Industrialiser? Une véritable nécessité...
Face à une réglementation en permanente évolution, les banques ont nécessairement dû industrialiser leurs process. Avec le recul, on observe que chaque nouveau sujet réglementaire se met en place en deux temps: cela démarre généralement par une «phase d’apprentissage» dans laquelle on vise à répondre aux nouvelles obligations, mais également à en mesurer les impacts sur les systèmes d’information et l’organisation des équipes; puis on industrialise les process afin de gérer la nouvelle obligation de façon efficace et pérenne.
Cette phase d’industrialisation tend à se manifester par «un ménage intelligent» des applicatifs en place, visant à diminuer le nombre de strates impactées dans le système d’information et ainsi minimiser les délais d’adaptation aux évolutions réglementaires.
L’accompagnement opérationnel du régulateur
L’Autorité bancaire européenne (EBA) s’est inscrite dans cette démarche d’industrialisation par son choix d’un standard de communication (XBRL), et en mettant à disposition des entités régulées à la fois le modèle de données des indicateurs à lui transmettre et les contrôles métier applicables à ces données.
Un même fichier nourrit chaque étape du processus de supervision, sans jamais être transformé, garantissant une totale intégrité des données transmises.
Gaston Hilbert, Directeur commercial (Invoke Luxembourg)
Là où, par le passé, une nouvelle obligation se traduisait par des centaines de pages de textes réglementaires à compulser pour adapter les systèmes d’information en conséquence, le régulateur met aujourd’hui à disposition des entités régulées une taxonomie XBRL: un référentiel qui englobe toutes les spécificités du reporting à produire, dans un format informatique directement exploitable par des solutions logicielles nouvelle génération.
Et si l’on retrace le chaînage complet des données produites par une banque de la zone euro, le même fichier XBRL remis au régulateur national transite ensuite par la BCE, pour être enfin analysé par l’EBA. Ce même fichier nourrit donc chaque étape du processus de supervision, sans jamais être transformé, garantissant ainsi une totale intégrité des données transmises.
Les apports d’un reporting réglementaire industrialisé
L’harmonisation européenne a notamment permis aux groupes internationaux d’automatiser leur reporting réglementaire au format XBRL via des plateformes collaboratives multi-pays.
Les logiciels nativement XBRL permettent de réduire considérablement le délai de mise à jour des systèmes de production du reporting.
Plus généralement, la logique d’industrialisation consiste à capitaliser sur l’investissement fait par les régulateurs pour réduire les coûts liés au reporting, malgré l’augmentation des exigences réglementaires. Tout particulièrement les coûts de la maintenance des modèles de rapports qui peut désormais être assurée par le fournisseur de la solution de reporting.