Outre la création d'une nouvelle joint-venture basée en Chine pour Cargolux, le voyage officiel de François Bausch a permis de lancer la création d'une nouvelle ligne ferroviaire vers le hub de Bettembourg. (Photo: Julien Becker / archives )

Outre la création d'une nouvelle joint-venture basée en Chine pour Cargolux, le voyage officiel de François Bausch a permis de lancer la création d'une nouvelle ligne ferroviaire vers le hub de Bettembourg. (Photo: Julien Becker / archives )

Monsieur Bausch, votre cinquième voyage en Chine a permis d’aboutir à deux accords importants pour le secteur logistique, avec notamment la création d’une ligne ferroviaire directe entre Zhengzhou et Bettembourg. Depuis quand ce projet était-il dans les cartons?

«L’idée m’est venue lors de ma première visite en 2013, lorsque je me suis renseigné sur les infrastructures installées à Zhengzhou. Cela correspondait au moment où le premier train reliant la capitale de la province de Henan au port de Hambourg entrait en service. J’en ai donc parlé aux responsables des CFL pour évoquer cette opportunité, il y a deux ans. En juin dernier, le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire de la province de Henan est venu visiter le site de Bettembourg et s’est montré très enthousiaste. Nous avons alors décidé de mettre en place un groupe de travail qui a abouti à la signature de l’accord.

Le mémorandum d’entente prévoit désormais une collaboration en vue de l’élaboration d’un business plan et mise sur une mise en service en 2017…

«Oui, le business plan doit être finalisé d’ici à la fin du mois de mai 2016. Le processus de prospection des clients potentiels doit s’étaler entre septembre et novembre avec une finalisation au cours de la fin de l’année.

Une ligne pour transporter surtout des produits électroniques.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Le tracé de cette nouvelle voie est-il d’ores et déjà fixé?

«Non, pas encore. Cela fait partie des discussions que nous devons encore mener. Pour le moment, nous avons le choix entre trois routes. L’une passant principalement par la Russie, l’autre par les anciennes républiques soviétiques du sud comme le Kazakhstan et une troisième qui transiterait par Istanbul. Cette dernière est très intéressante car nous avons déjà une liaison ferroviaire avec la Turquie. Le choix définitif dépendra notamment du volume et des différents types de marchandises que nous transporterons.

Justement, du côté chinois les choses semblent d’ores et déjà fixées pour leurs exportations. Qu’en est-il côté luxembourgeois?

«Nous pensons à des biens de consommation comme des denrées alimentaires ou du vin mais aussi et surtout à des produits électroniques ou semi-électroniques. Car tous les principaux fournisseurs tels Foxconn sont présents à Zhengzhou. Nous devons encore voir dans le détail quelles seront les marchandises précises qui seront expédiées, car il est encore trop tôt pour évoquer toutes les opportunités que cette nouvelle ligne ferroviaire peut nous offrir.

Cargolux et Cargolux Italia ont transporté, en 2015, 10.000 tonnes de plus que prévu.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Pour le Luxembourg et pour le hub de Bettembourg, quelles seront les retombées concrètes de cet accord?

«Cela aura tout d’abord un impact sur l’activité de CFL Multimodal, avec des besoins accrus en termes de manutention. Au-delà de cela, on peut s’imaginer plein de choses, mais ce qui est certain, c’est que si le projet arrive à son terme, cela va générer de nouveaux emplois pour le hub de Bettembourg. Mais encore une fois, il est trop tôt pour avancer un quelconque chiffre.

L’autre partie du voyage a été consacrée à l’octroi de nouveaux droits aériens pour Cargolux et à l’annonce d’une nouvelle joint-venture aérienne…

«J’ai effectivement rencontré à Pékin le vice-ministre des Transports qui est aussi secrétaire général du Parti communiste chinois de la Civil Aviation Administration of China, en charge de l’octroi des droits aériens en Chine. Au vu des résultats 2015 de Cargolux et de Cargolux Italia vers la Chine, qui ont transporté 60.000 tonnes - soit 10.000 de plus que les objectifs fixés par notre accord -, il a été convenu d’étendre les possibilités de la compagnie en direction de l’Amérique et de l’Amérique latine depuis la Chine. Cela profitera à Cargolux. La création de la nouvelle joint-venture, elle, doit être validée par le board de Cargolux le 19 janvier prochain.

Quel sera le but de cette nouvelle structure?

«Son champ d’action sera le sud-est asiatique, depuis Zhengzhou. Gérée par la maison mère, donc Cargolux, elle sera basée en Chine pour permettre d’offrir à nos clients de nouvelles possibilités en termes de transport logistique. Quatre appareils doivent ainsi être commandés et la structure doit être préparée par Cargolux au cours de l’année 2016.»