Samedi, Theresa May, Première ministre britannique, avait déjà rencontré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour finaliser d’ultimes détails concernant l’accord. Dont la question de Gibraltar. (Photo: Commission européenne/Services audiovisuels)

Samedi, Theresa May, Première ministre britannique, avait déjà rencontré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour finaliser d’ultimes détails concernant l’accord. Dont la question de Gibraltar. (Photo: Commission européenne/Services audiovisuels)

Ce que Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE, a qualifié d’étape indispensable pour négocier la future – et sans précédent – relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni a été validé ce dimanche matin par les chefs d’États et de gouvernement des 27 États membres. 

«Le Conseil européen approuve l’accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique», indiquent les conclusions du sommet. 

Le Conseil européen extraordinaire dédié au Brexit a en effet permis de recueillir toutes les signatures pour l’accord de sortie de 585 pages, 185 articles, trois protocoles (sur l’Irlande, Chypre et Gibraltar) et plusieurs annexes, finalisé sur le fond le 14 novembre dernier.

Le fruit d’un travail de longue haleine de 17 mois mené, côté européen, par Michel Barnier, qui s’est d’ailleurs vu remercier par le président du Conseil européen, Donald Tusk. Il souhaite aussi que la future relation soit la plus amicale possible.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr">Ahead of us is the difficult process of ratification as well as further negotiations. But regardless of how it will end, one thing is certain: we will remain friends until the end of days, and one day longer. <a href="https://twitter.com/hashtag/Brexit?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#Brexit</a></p>&mdash; Donald Tusk (@eucopresident) <a href="https://twitter.com/eucopresident/status/1066659015730626560?ref_src=twsrc%5Etfw">November 25, 2018</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

Période de transition

Les 27 veulent instaurer une relation «la plus proche possible» avec le Royaume-Uni. Les deux parties ont jusqu’au 31 décembre 2020 pour trouver des accords, notamment sur le plan commercial. C’est à cette date que la période de transition s’achèvera (elle pourrait être prolongée une seule fois de un ou deux ans), si l’accord ratifié à Bruxelles est voté au Parlement britannique. Le Brexit entrerait ainsi en vigueur le 30 mars prochain.

Durant cette période, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles européennes, de bénéficier de l’accès au marché unique, de verser sa contribution au budget européen, sans participer aux instances décisionnaires.

L’accord a permis d’éviter une frontière «dure» avec l’Irlande du Nord, de garantir à l’Espagne un droit de regard sur les futures discussions concernant l’enclave britannique de Gibraltar, de prévoir des discussions dédiées sur la pêche (une demande de la France) ou encore de préserver les droits des citoyens européens déjà installés au Royaume-Uni.

Un accord que Theresa May ne cesse de défendre devant ses concitoyens. La Première ministre britannique s’explique à de nombreux micros. Elle a aussi envoyé une lettre à ses concitoyens en vantant le droit pour son pays, désormais, de maîtriser les flux migratoires.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr">PM <a href="https://twitter.com/theresa_may?ref_src=twsrc%5Etfw">@theresa_may</a>&#39;s letter to the nation <a href="https://twitter.com/hashtag/BackTheBrexitDeal?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#BackTheBrexitDeal</a> <a href="https://t.co/jdclptDbTu">pic.twitter.com/jdclptDbTu</a></p>&mdash; UK Prime Minister (@10DowningStreet) <a href="https://twitter.com/10DowningStreet/status/1066464212564811776?ref_src=twsrc%5Etfw">November 24, 2018</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

«Best deal possible»

À leur arrivée dimanche à Bruxelles, les dirigeants européens affichaient une tonalité unanime: cet accord est le meilleur possible.

Pour le président de la Commission européenne, ce dimanche était un jour de tristesse, marqué par le départ d’un pays de l’UE. «Nous avons fait tout ce qui était possible pour que ce divorce soit harmonieux, mais il n’y a pas de divorce harmonieux», estime Jean-Claude Juncker.

Et d’ajouter que l’Union européenne ne reviendrait pas en substance sur ce deal, à l’aune d’un refus éventuel du Parlement britannique. «Je pense que le Parlement britannique ratifiera ce deal.»

Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, n’imagine pas non plus que le processus soit stoppé et que le gouvernement britannique prenne un tel risque:

«Refonder l’Europe»

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a de son côté parlé d’un moment teinté de solennité. Mais le moment est, selon lui, aussi révélateur de la «part de fragilité» de l’Union européenne:

Emmanuel Macron réitère son souhait de voir l’Europe refondée et d’en faire un thème de campagne pour les élections européennes de 2019.