Parmi 41 pays, c'est en Ukraine que le phénomène de la corruption en entreprise serait le plus sensible. (Photo: Licence CC)

Parmi 41 pays, c'est en Ukraine que le phénomène de la corruption en entreprise serait le plus sensible. (Photo: Licence CC)

EY a publié ce jeudi les résultats d’une étude sur la corruption en entreprises qui a été menée auprès de 4.100 employés de grandes entreprises dans 41 pays – parmi lesquels le Luxembourg ne figure pas –, au niveau de la région Emeia (Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique).

Ces résultats révèlent que 51% de ces sondés perçoivent la corruption comme un phénomène répandu dans leur propre pays, et que 27% des personnes interrogées reconnaissent que la corruption est une pratique utilisée dans leur secteur d’activité pour gagner de nouveaux marchés.

Autres données: 77% des membres de conseils d’administration ou des cadres dirigeants seraient prêts à justifier certaines formes de comportements contraires à l’éthique pour contribuer à la survie d’une entreprise, et 33% seraient même décidés à offrir des paiements en espèces pour gagner ou conserver des affaires.

Effet dissuasif

Dans la lutte contre ce phénomène de la corruption, 28% des personnes interrogées considèrent comme positif l’impact d’une réglementation visant à dissuader des comportements contraires à l’éthique tandis que près de 8 sondés sur 10 estiment que des poursuites judiciaires individuelles pourraient avoir un effet dissuasif sur la corruption et les pratiques frauduleuses.

Sur base des résultats de cette étude, EY a dressé un classement des pays où les entreprises auraient plus ou moins recours à la corruption, classement dominé par l’Ukraine où le problème serait particulièrement sensible. Suivent ensuite Chypre, la Grèce, la Slovaquie et la Croatie, ce qui démontre que ces pratiques seraient davantage utilisées en Europe, plutôt qu’en Afrique, au Moyen-Orient ou en Inde, sachant toutefois que la répartition des pays sondés est très inégale.

Procès au Luxembourg

Si le Grand-Duché n’apparaît pas dans cette étude, Gérard Zolt – responsable du département Fraud Investigation & Dispute Services (Fids) chez EY Luxembourg – rappelle que le pays figure plutôt au rang des bons élèves dans d’autres études concernant le même sujet.

Mais il rappelle cependant qu’un cas récent porté devant le tribunal correctionnel démontre que même le service public n’est pas exempt de corruption.

Et selon lui, une autre tendance préoccupante et ayant une grande incidence sur l’économie luxembourgeoise sont les diverses enquêtes pour corruption ouvertes contre un certain nombre de groupes bancaires, démontrant par là même que la problématique de la corruption au sein des entreprises n’est pas limitée aux secteurs commercial et industriel.