La société Kobo Europe est née sous la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois le 3 mars dernier. (Photo : Kobo.com)

La société Kobo Europe est née sous la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois le 3 mars dernier. (Photo : Kobo.com)

Et un acteur numérique de plus basé au Luxembourg ! La société Kobo Europe est née sous la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois le 3 mars dernier. Elle est domiciliée avenue de la Gare à Luxembourg. Et cette société devrait servir de plate-forme d’attaque du marché européen des liseuses et de la librairie numérique pour le spécialiste canadien du domaine.

Kobo rejoint ainsi au Grand-Duché sa maison mère japonaise, Rakuten. Le géant nippon avait racheté Kobo en novembre 2011.

Une stratégie européenne

Rakuten avait été un pionnier du secteur à s’installer au Luxembourg, en 2008, dans le sillage d’Amazon. Le Japonais s’était déjà offert PriceMinister en France, en usant de sa base Rakuten Europe, sise au boulevard du Prince Henri à Luxembourg.

Kobo ne manque pas d’ambition et vient compléter la tenaille stratégique posée par Rakuten sur Amazon. Au départ développeur de e-books, le Canadien est entré, grâce au partenariat avec Rakuten, dans la cour des grands éditeurs numériques. Avec 10 % du marché américain, Kobo est comparable à Apple en termes de ventes de e-books. Il a des clients dans quelque 200 pays. Les liseuses Kobo équipent par exemple la Fnac. Et le groupe a développé des applications disponibles sur une série de tablettes et terminaux mobiles.

Le groupe n’a jamais caché son intérêt pour un positionnement international et une emprise accrue sur le continent européen. Kobo y était attendu depuis fin 2011 et proposait déjà un gros catalogue de e-books destinés à l’Europe, notamment en français et en allemand.

Livres de comptes

Pour rappel, la TVA sur les e-books est passée à 3 % depuis le premier janvier dernier, au Luxembourg, pour aligner le taux avec celui appliqué aux livres classiques. Cette décision luxembourgeoise a déclenché une polémique de concurrence intra-européenne. La Commission suit le dossier, mais n’a pas encore tranché la question de la conformité de ce taux de TVA ultra bas. On peut aussi rappeler que, en cette matière, la donne européenne changera en 2015, lorsque la TVA sera due dans le pays du client final, et non plus dans le pays source de la transaction.

En attendant, la plate-forme luxembourgeoise de e-commerce s’est encore enrichie d’un acteur majeur et ambitieux. Lequel, même au-delà de 2015 et quel que soit le sort réservé entre-temps au taux de TVA favorable, pourra, le cas échéant, y centraliser ses comptes et activités européens.