Jean-Claude Juncker veut témoigner lors du procès dans l’affaire des écoutes du Srel. (Photo: Maison Moderne)

Jean-Claude Juncker veut témoigner lors du procès dans l’affaire des écoutes du Srel. (Photo: Maison Moderne)

C’est en qualité d’ancien Premier ministre, et donc responsable du Service de renseignement de l’État (Srel), que le président de la Commission européenne devrait se présenter le mardi 5 décembre devant la 12e Chambre du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Tandis qu’il y aurait eu un «va-et-vient» en ce qui concerne la date, la Commission confirmait ce lundi à Paperjam que «Jean-Claude Juncker est en tout cas disponible pour se présenter devant le tribunal en tant que témoin» lors du procès dans l’affaire des écoutes du Srel, qui débute le 29 novembre.

Les accusés dans cette affaire, qui remonte à 10 ans, sont Marco Mille, directeur du Srel à l’époque des faits reprochés, Frank Schneider et André Kemmer, tous deux anciens collaborateurs du Srel.

Les trois se voient reprocher des écoutes illégales, notamment sur l’informaticien et ancien intermédiaire du Srel Loris Mariotto, ainsi que le détournement d’un CD crypté surnommé «Frisbee», qui contiendrait une conversation entre le Grand-Duc Henri et Jean-Claude Juncker au sujet des attentats des années 80, dits du «Bommeleeër».

Écoute autorisée?

Tandis que les accusés estimaient à l’époque que les écoutes illégales avaient été autorisées par Jean-Claude Juncker, ce dernier le niait en janvier 2013, devant la commission d’enquête sur le Service de renseignement de l’État. «Cette écoute, cette procédure que vous appelez ‘écoute’, je ne l’ai pas autorisée», avait-il affirmé. Alors que Loris Mariotto avait été mis sur écoute avec un portable de service du Srel, le Premier ministre de l’époque estimait par ailleurs que cette procédure ne répondait pas à la définition d’une écoute, au sens de la loi.

Selon les auditions présentes dans le rapport de la commission d’enquête, l’enregistrement par Marco Mille d’une conversation avec le Premier ministre avec une montre, en janvier 2007, aurait justement servi à prouver que le Premier ministre Juncker avait autorisé la mise sur écoute de Loris Mariotto.

C’est cette conversation, révélée en novembre 2012 par RTL et publiée par le Land et la radio 100,7, qui déclenchait l’affaire des dysfonctionnements du Srel. Une affaire qui menait à des élections anticipées en octobre 2013, qui, à leur tour, écartaient le CSV du pouvoir.