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La régulation est d’ailleurs un accélérateur dans ce domaine, en poussant les institutions financières à se rapprocher de sociétés innovantes dans le cadre, par exemple, de la PSD2 (2e directive sur les services de paiement). La nouvelle directive instaure en particulier deux nouveaux statuts, l’un pour les agrégateurs de comptes bancaires, l’autre pour les initiateurs de paiements. Et dans ce nouveau cadre, les banques auront l’obligation d’ouvrir l’accès aux comptes bancaires à de nouveaux acteurs. Même si les banques ont été historiquement réticentes pour des raisons de sécurité des données et de définition des responsabilités, la collaboration est inévitable!

La collaboration, c’est, pour les grandes structures, céder certains maillons de la chaîne de valeur au bénéfice de l’innovation. Néanmoins, même si la collaboration est désirée par les deux parties, elle ne s’improvise pas. La stratégie doit être clairement définie et minutieusement préparée.

Au sein de KPMG, le «Khube» - pour KPMG Hub for Entrepreneurship – a été créé afin d’apporter le support nécessaire aux start-up dans le lancement et le développement de leur activité mais aussi pour permettre à nos clients - banques, assurances…- de rencontrer des sociétés innovantes qui répondent à leurs besoins spécifiques. Notre organisation et notre expertise nous permettent de pouvoir être le facilitateur de ces initiatives et de permettre à ces deux acteurs, dont nous comprenons les contraintes et les spécificités, de travailler de concert.

Les fintech doivent s’adapter à des structures complexes et à des processus opérationnels et hautement sécurisés.

Pascal DenisPascal Denis, Partner, head of advisory - Member of the executive committee (KPMG Luxembourg)

Les fintech sont certes plus agiles et plus focalisées sur l’expérience client, mais ne tombons pas non plus dans les clichés, car les banques et les assurances ne sont pas en reste, elles possèdent de nombreux talents innovants et sources d’idées en interne. Des profils capables d’absorber «la vague» fintech. Reste à savoir comment faire sortir ces idées du laboratoire! Les banques et assurances ont besoin d’un management moteur de l’innovation et d’un changement culturel parfois profond. Quant aux fintech, elles doivent s’adapter à des structures complexes et à des processus opérationnels et hautement sécurisés.

Des approches de collaboration parfois rencontrées chez de plus gros acteurs sont la carte de l’acquisition ou de l’investissement sans acquérir. La collaboration peut également se traduire par l’externalisation de certaines initiatives R&D.

L’ère des fintech représente une opportunité de développement réciproque.

Pascal DenisPascal Denis, Partner, head of advisory - Member of the executive committee (KPMG Luxembourg)

Dans ce contexte, KPMG a par ailleurs annoncé l’acquisition de Matchi, une plateforme qui permet aux fintech de se connecter et de collaborer. La plateforme offre accès à une impressionnante base de données de plus de 700 applications auprès de plus de 2.500 sociétés fintech. Cette coopération exclusive permet aux clients d’accéder à un vaste réseau de prestataires internationaux de fintech et de centres d’innovation.

L’ère des fintech représente une opportunité de développement réciproque et il est de notre responsabilité collective de faciliter la collaboration entre les différents acteurs de cet écosystème, en réduisant le décalage culturel et en favorisant le partage d’expertise.

Gardons en tête que le but ultime de toutes ces formes de collaboration est finalement le même: favoriser la relation et l’expérience client, répondre aux besoins de transparence, d’instantanéité et de mobilité des clients d’aujourd’hui et de demain.