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C’est dans cette optique, pour matérialiser une implication de la première heure aux côtés des fintech, que Bonn Steichen & Partners a mis en place une offre dédiée et une équipe pluridisciplinaire disposant de compétences complémentaires et d’une solide expérience lui permettant de répondre efficacement et rapidement aux besoins de ces start-up très particulières.

Les fintech ont démontré ne pas être une mode passagère et leur avenir semble ancré durablement. Alors que de nombreuses capitales rivalisent en vue de devenir un pôle d’attractivité, quelle sera la place du Luxembourg dans l’avenir des fintech à moyen et long termes?

L’importante méfiance initiale des différents acteurs face aux fintech s’est métamorphosée pour totalement disparaître.

Pierre-Alexandre DegehetPierre-Alexandre Degehet, Associé (Bonn Steichen & Partners)

Alors que celles-ci connaissent une croissance exponentielle depuis plusieurs années, désormais se fait jour un intérêt nouveau et accru pour des «sous-catégories» des fintech comme la regtech, l’insurtech et même la legaltech, qui entreprennent chacune de bousculer les secteurs traditionnels du compliance, de l’assurance et du droit grâce à une technologie pointue.

L’importante méfiance initiale des différents acteurs face aux fintech s’est métamorphosée ces dernières années pour totalement disparaître. Ces mêmes acteurs ont franchi le pas et entendent, au prix de nouvelles stratégies, adopter toutes les mesures en vue de rapidement retirer les avantages des bienfaits des fintech.

Les vues du secteur sont radicalement différentes aujourd’hui, ce qui ressort d’ailleurs de différentes enquêtes réalisées dernièrement. Alors que moins d’un quart du secteur financier traditionnel affirme ne pas s’intéresser du tout aux fintech, à l’opposé, plus de 75% des acteurs interrogés affirment travailler avec entrain et attention avec les fintech plutôt que contre elles, que ce soit par le biais de partenariats, d’incubateurs ou encore de filiales fintech.

Le phénomène ne se limite évidemment pas au Luxembourg puisqu’il suffit de traverser la frontière pour constater que les incubateurs à fintech financés et fondés par des grandes banques de nos pays voisins fleurissent également en dehors du Grand-Duché.

Au vu des pressions financières constantes subies par le secteur financier, la RegTech est particulièrement sous les feux de la rampe étant synonyme à terme d’un gain significatif d’efficacité en matière de compliance, où la complexité et le nombre de normes explosent de manière exponentielle.

L’attractivité du Luxembourg pour les fintech tient sans doute à la place importante qu’occupe le pays dans le secteur financier, mais également indiscutablement à sa stabilité économique et une politique forte et constante, à la qualité de la main d’œuvre-locale et à la disponibilité des acteurs politiques et des autorités de régulation telles que la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), qui a notamment en charge la supervision des sociétés soumises à la loi du 10 novembre 2009 sur les services de paiement et à la loi du 5 avril 1993 relative au secteur financier.

L’ascension fulgurante des fintech est le syndrome d’une révolution numérique en cours qui influencera inéluctablement tous les secteurs de l’économie et de la vie en société. À ce titre, les avocats sont confrontés aux legaltech et se retrouvent aujourd’hui dans une situation identique à celle des acteurs du secteur financier.

La course est lancée et la concurrence promet d’être rude, puisque ceux qui démontreront une plus grande capacité d’adaptation, après avoir évalué le meilleur outil pour leurs pratiques, transformeront une menace perçue en atout professionnel significatif.

L’objet sera de réduire des tâches chronophages et de faible valeur ajoutée pour une plus grande concentration sur l’analyse des problèmes et la recherche de solutions juridiques inédites.

Le Luxembourg a pris le tournant des fintech avec le sérieux nécessaire.

Pierre-Alexandre DegehetPierre-Alexandre Degehet, Associé (Bonn Steichen & Partners)

Le renforcement de la position luxembourgeoise dans la compétition accrue que se livrent les pays pour accueillir les fintech passera notamment par une gestion pragmatique des normes régulatrices du secteur. À cet exercice, le Luxembourg a prouvé depuis longtemps être un excellent élève doté de surcroît d’un pragmatisme et d’une ouverture reconnus localement et internationalement.

Le cadre juridique actuel, entre la loi du 5 avril 1993 relative au secteur financier et la loi du 10 novembre 2009 sur les services de paiement, allie protection du consommateur et stabilité du secteur financier. Néanmoins, les nombreuses règles pratiques issues des circulaires de la CSSF mériteraient une revue approfondie afin d’avoir une meilleure lisibilité et, dès lors, un meilleur accès aux principaux intéressés, qui y naviguent difficilement.

Le Luxembourg a pris le tournant des fintech avec le sérieux nécessaire, sa reconnaissance et son attrait sont incontestables; pour autant, il est impératif de continuer à démontrer notre capacité d’innovation pour concilier tous les intérêts en présence. Ceci passera pareillement par l’appareil législatif: une consolidation des normes régissant le secteur dans un code unique, clair et cohérent doit être considérée et étudiée dès maintenant.