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Qui est Keytrade, quelles sont ses activités, son actualité?

«Keytrade est une banque présente au Luxembourg depuis 18 ans. Notre activité comprend trois volets: permettre l’accès au marché boursier, faciliter la distribution de plus de 700 fonds d’investissements et enfin proposer une épargne en ligne aux meilleurs taux. Contrairement aux banques classiques ou privées, cela se fait en temps réel et en 1 clic depuis un ordinateur ou un smartphone.

Jusqu’à aujourd’hui, le client prenait ses propres décisions. Nous le conseillions, lui mettions à disposition des informations supports, mais nous n’étions pas là pour lui dire d’acheter telle ou telle action, par exemple. Avec l’arrivée de KeyPrivate, nous offrons un contrat de gestion discrétionnaire, analogue à ceux des banques privées où vous confiez votre argent à votre banquier, pour vous libérer des contraintes diverses liées à la prise de décision sur votre argent.

Concrètement, quels sont les avantages de vos services de «trading» pour les actionnaires particuliers?

«D’un point de vue financier, il faut savoir que nous ne facturons pas les droits de garde, contrairement à nos concurrents. Puis, quant à l’exécution, c’est-à-dire l’achat et la vente d’actions, nous essayons d’avoir les meilleurs tarifs du marché.

La rapidité d’exécution est également démultipliée et l’effectivité des opérations est presque instantanée. Vous cliquez et votre action est vendue. Nul besoin d’appeler votre banquier privé, d’attendre qu’il soit disponible, etc. En cas de mouvements sévères et soudains sur les marchés, cette réactivité constitue un très grand avantage.

Enfin, notre client peut sortir et récupérer l’entièreté de son cash quand il le souhaite.

Une des grandes spécificités du nouveau produit KeyPrivate c’est la gestion par... un robot! Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

«En effet, avec KeyPrivate nous proposons à nos clients le support d’un robot conseiller dans la gestion de leurs actifs. Nous sommes pionniers sur cette technologie au Luxembourg.

Ce robot a été conçu par une fintech Belge nommée Gambit, une société qui produit des logiciels d’optimisation financière depuis plus de 10 ans pour des banques privées, entre autres. À partir d’un modèle mathématique* et d’un profil de rendement/risque établi avec le client, le robot détermine une répartition entre 12 trackers** dans lesquels il est judicieux d’investir.

Ces 12 fonds indiciels sont représentatifs de l’économie mondiale et constitueront le modèle, l’univers d’analyse du robot. Le panel couvert est ainsi très large sans pour autant compliquer l’analyse du rapport entre chaque tracker, ce qui est déterminant. Chaque mois, on recalcule selon le profil de l’investisseur, quelle est la configuration optimale.

La gestion courante d’un patrimoine peut être influencée négativement par la dimension émotionnelle.

Thibault de BarsyThibault de Barsy, Administrateur-délégué (Keytrade Bank Luxembourg)

Que dites-vous aux porteurs inquiets que leur fortune soit gérée par un robot?

«Il faut bien comprendre que la gestion courante d’un patrimoine peut être influencée négativement par la dimension émotionnelle, propre à l’humain. Cette part, le robot ne la connaît pas. Il ne prend ces décisions que sur la base de critères mathématiques fins et complexes, ce qui doit permettre d’obtenir un meilleur rendement.

Et puis la responsabilité du robot s’arrête aux calculs. La suite des opérations est dirigée par un comité d’investissement, humain quant à lui, qui valide les calculs et les orientations proposés par le robot. Ils travaillent ensuite à enrichir le modèle, à partir des analyses financières des grandes maisons qui émettent les trackers. Le comité peut également prendre des décisions de prudence suite à des événements que le robot ne peut pas prédire, comme des élections par exemple. On le sait, ce sont des échéances qui peuvent entraîner une certaine volatilité des actions sur les marchés.

Dans le cas d’événements imprévisibles, le comité se réunit pour réévaluer la situation et opérer un éventuel changement.

Thibault de BarsyThibault de Barsy, Administrateur-délégué (Keytrade Bank Luxembourg)

Justement, comment ce type d’événement est-il techniquement géré?

«Pour tous les profils ‘prudents’, le comité va réduire le risque en augmentant le niveau de cash dans chaque portefeuille. Ceux-ci seront alors moins investis que d’habitude. Mais il ne faut pas oublier non plus que dans ces périodes, le marché anticipe avec vous. Il prend en compte l’évènement et le robot, lui aussi, s’adapte pour réaliser ses calculs.

Dans le cas d’évènements imprévisibles, comme un choc pétrolier entraînant des corrections assez sévères sur les marchés, le comité se réunit tout de suite pour réévaluer la situation et opérer un éventuel changement.

Quel sont les objectifs pour Keytrade à court et moyen termes?

«Nous souhaitons continuer à nous développer localement, c’est notre priorité. Pour atteindre ces ambitions, nous nous positionnerons toujours en leader de la digitalisation de certains produits financiers qui n’existent pas encore online.»

* Auparavant, on considérait de manière un peu simpliste que le rendement et le risque d’un portefeuille correspondait à la moyenne du rendement et de la volatilité des actions comprises dans ce portefeuille.

Dans les années 50, la théorie de Markowitz vient bousculer cette conception. Il existe un moyen, pour un rendement donné, de minimiser le risque ou à l’inverse pour un risque déterminé, d’optimiser le rendement. Pour cela, il faut pouvoir calculer les covariances des actifs au sein d’un portefeuille, la façon dont ils bougent les uns par rapport aux autres. L’exemple classique, c’est celui des actions du marchand de glaces par rapport aux actions du marchand de parapluies. Les unes évoluent différemment des autres selon la météo, contrairement à deux marques de bières dont l’évolution va toujours en parallèle, que le temps soit beau ou non.

** Tracker a plusieurs synonymes, on dit aussi ETF ou fonds indiciels, c’est à dire un fond qui se contente de suivre un indice. C’est un produit peu cher, qui n’a pas besoin de gestionnaire et il est donc très intéressant pour l’investisseur.