Les discussions au sein de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng n’ont pas été simples, selon Alex Bodry, qui estime que la reconduction d’une telle alliance n’est pas à l’ordre du jour. (Photo: Julien Becker / Archives)

Les discussions au sein de la coalition DP-LSAP-Déi Gréng n’ont pas été simples, selon Alex Bodry, qui estime que la reconduction d’une telle alliance n’est pas à l’ordre du jour. (Photo: Julien Becker / Archives)

«Permettez-moi d’être très clair: il n’y a plus de projet bleu-rouge-vert.» C’est par cette phrase, prononcée dans une interview accordée à nos confrères de Reporter, publiée lundi, qu’Alex Bodry (LSAP) donne le «la» de la campagne socialiste pour les législatives.

Si l’actuel chef de fraction figurait en 2013 tout en haut de la liste des partisans d’une coalition inédite DP-LSAP-Déi Gréng, les cinq années écoulées lui laissent un double sentiment. À la fois celui d’avoir réussi «un remarquable ensemble de réformes qui ont presque été entièrement mises en œuvre», mais aussi celui d’être confronté à «la difficulté actuelle d’identifier un projet commun» puisque «chacun des trois partis revient à son cœur de métier et à ses propres programmes».

Objectivement, les trois partis peuvent présenter de meilleurs résultats qu’en 2013.

Alex Bodry, chef de fraction LSAP

Côté satisfaction, Alex Bodry met en avant «la réorientation de la relation entre l’Église et l’État», la mise en place «d’une série de réformes sociopolitiques» et «des réformes dans d’autres domaines sans compromettre la cohésion sociale (…), comme la réforme fiscale qui donne aux citoyens plus de pouvoir d’achat», sans oublier «la stabilisation des finances publiques et la réduction du chômage, ce qui n’était pas évident après les années de crise».

Bien qu’assurant qu’«objectivement les trois partis peuvent présenter de meilleurs résultats qu’en 2013», le chef de fraction LSAP estime que le bilan des cinq années écoulées aurait pu être meilleur. En référence aux cafouillages des débuts qu’il présente comme étant le résultat d’une volonté «de vouloir arracher plusieurs arbres sans toujours savoir ce qu’il fallait replanter par la suite» ou aux faibles résultats obtenus dans certains domaines «comme le logement où peu de progrès ont été réalisés».

L’équilibre du pouvoir dans une coalition de deux n’est pas sans problème.

Alex Bodry, chef de fraction LSAP

Mais la principale explication de la situation tiendrait dans l’écart politique qui sépare les partis de la coalition. Principalement avec les libéraux. «Mon parti se trouve à équidistance entre le DP et le courant majoritaire du CSV», affirme Alex Bodry, qui réitère ses propos dans la foulée en indiquant qu’«en principe, le DP n’est pas plus proche de nous que le CSV». Et ce dernier d’estimer qu’il «serait plus facile» de réaliser une coalition sans les libéraux, faisant ouvertement du pied à Déi Gréng avec qui le LSAP possède «beaucoup de points communs» et pourrait mettre en place une alliance «qui peut s’appuyer sur des racines sociales-démocrates et écologiques fortes».

Interrogé sur la perte potentielle de sièges au soir du 14 octobre prochain, Alex Bodry estime que «12 sièges seraient un cas limite pour moi» et que dans un tel cas de figure, «aucun ministre ne s’accrochera à son poste». Et en profite pour faire une référence au récent sondage qui mettrait en place une coalition CSV-Déi Gréng. «Si Déi Gréng ose former une coalition avec un CSV renforcé de six ou sept sièges… Très bien. Quoi qu’il en soit, nous avons constaté que l’équilibre du pouvoir dans une coalition de deux n’est pas sans problème, même avec plus de sièges.»