Près d’un mois et demi après les élections législatives, le Luxembourg possède officiellement un nouveau gouvernement. Si ce dernier est composé, comme en 2013, de représentants du DP, du LSAP et de Déi Gréng, l’exécutif comprend désormais 17 membres – contre 18 lors de la législature précédente – et se veut rajeuni et féminisé.  

Cinq femmes décrochent ainsi un portefeuille ministériel, elles sont principalement issues des rangs de Déi Gréng et du LSAP. Si Corinne Cahen (DP) et Carole Dieschbourg (Déi Gréng) conservent des attributions identiques, ou du moins similaires à celles exercées au cours de la précédente législature – ministre de la Famille et de l’Intégration et ministre à la Grande Région pour l’une, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable pour l’autre –, trois nouveaux visages font leur apparition au sommet de l’exécutif.

13 des 17 ministres dans le précédent gouvernement

Ceux de Sam Tanson (Déi Gréng), ministre de la Culture et du Logement, de Taina Bofferding (LSAP), ministre de l’Intérieur et de l’Égalité entre hommes et femmes, et de Paulette Lenert (LSAP), ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire et ministre de la Protection des consommateurs. Cette dernière étant l’une des principales surprises de ce gouvernement, la haute fonctionnaire ne figurant pas sur la liste LSAP aux législatives.

Pour continuer à incarner le changement, bien que 13 des 17 ministres aient fait partie du précédent gouvernement, et respecter le nouvel équilibre des forces sorti des urnes, les partenaires de coalition ont opéré de subtils changements. Via la mise en avant de trentenaires comme Taina Bofferding, 36 ans ou Lex Delles (DP), 34 ans, nouveau ministre des Classes moyennes et du Tourisme, mais aussi par une répartition nouvelle des portefeuilles ou des titres.

C’est particulièrement visible pour Déi Gréng qui bénéficie non seulement d’un titre de vice-Premier ministre, attribué à Félix Braz, mais aussi de nouveaux ministères régaliens. En l’occurrence ceux de la Défense et de la Sécurité intérieure, désormais accordés à François Bausch. Des attributions qui octroient au grand vainqueur des législatives une autre dimension politique, même si leur association avec la Mobilité et les Travaux publics aboutit à un assemblage pour le moins hétéroclite et unique à l'heure actuelle en Europe.

Le DP, de son côté, conserve globalement les mêmes ressorts, seule l’introduction d’un ministère de la Digitalisation vient rompre la continuité. Une nouveauté attribuée officiellement à Xavier Bettel, Premier ministre, mais aussi ministre de la Communication et des Médias et ministre des Cultes. Pour le volet digitalisation, il sera secondé par Marc Hansen, également ministre de la Fonction publique et des Relations avec le Parlement. Un ministre qui n’avait pas réussi à être élu à la Chambre, tout comme Taina Bofferding. À noter enfin que le LSAP, au pouvoir de manière discontinue depuis 2004, conserve des ministères prestigieux, que ce soit celui des Affaires étrangères attribué à l’inoxydable Jean Asselborn, ou celui de l’Économie qui restera entre les mains d’Étienne Schneider, également vice-Premier ministre et ministre de la Santé.

Conséquences de l’assermentation des nouveaux membres du gouvernement, de nouveaux députés feront prochainement leur entrée à la Chambre. Ce sera le cas, pour le Centre, de Carlo Back (Déi Gréng) et Djuna Bernard (Déi Gréng) en lieu et place de François Bausch et Sam Tanson, de Frank Colabianchi (DP) et Joëlle Elvinger (DP) pour remplacer Xavier Bettel et Corinne Cahen, et de Franz Fayot (LSAP) à la place d’Étienne Schneider.

Dans le Sud, Marc Hansen (Déi Gréng) prendra la suite de Félix Braz, tandis que Lydia Mutsch (LSAP) et Yves Cruchten (LSAP) remplaceront Jean Asselborn et Dan Kersch. Enfin Eugène Berger (DP) et Gusty Graas (DP) occuperont les sièges laissés vacants par Pierre Gramegna et Claude Meisch. Dans le Nord, Stéphanie Empain (Déi Gréng) succèdera à Claude Turmes tandis que Claude Haagen (LSAP) remplacera Romain Schneider. Enfin, dans l’Est, Henri Kox (Déi Gréng) siègera à la place de Carole Dieschbourg, Tess Burton (LSAP) récupèrera le siège laissé vacant par le départ de Nicolas Schmit vers Bruxelles comme futur commissaire européen et Carole Hartmann (DP) fera son entrée à la Chambre en lieu et place de Lex Delles.