René Mathieu dans sa cuisine au château de Bourglinster. (Photo: Explorator)

René Mathieu dans sa cuisine au château de Bourglinster. (Photo: Explorator)

Les récompenses que René Mathieu accumule pour ses talents gastronomiques sont impressionnantes: chef de l’année 2010 par le Gault&Millau, une étoile au guide Michelin depuis 2012, classé parmi les 25 meilleurs restaurants du monde par le site We’re Smart en 2016. Il s’est rendu célèbre pour sa capacité à sublimer les herbes et les fleurs et offrir une cuisine très personnelle, originale et respectueuse de l’environnement.

Monsieur Mathieu, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Depuis mon arrivée au Luxembourg en 2003, j’ai toujours cru au potentiel du pays, mais cela prend du temps. Tous ensemble, on peut aller loin et je pense que nous sommes sur la bonne voie. J’ai repris confiance, car il y a beaucoup de très bons chefs ici, mais il faut les tirer vers le haut. Je me bats continuellement pour cela: plus la personnalité de chacun est reconnue, plus on vous fait confiance et plus les ambitions augmentent.

Comment se positionne la gastronomie luxembourgeoise à l’international?

«Cela commence à bouger depuis peu: plusieurs de nos meilleurs chefs commencent à être sollicités à l’étranger pour des jurys, des foires, des repas à quatre mains, des présentations dans les médias… Je viens ainsi d’être choisi comme ambassadeur de Horecatel 2017 (une foire des métiers de bouche, référence en Belgique depuis 50 ans, ndlr). Cela veut dire que, en mars, plusieurs chefs luxembourgeois vont pouvoir faire parler du Luxembourg au travers de différentes représentations lors de ce salon. Par ailleurs, l’association Euro-toques est en train de faire peau neuve avec un nouvel élan et de nouvelles ambitions et je pense que, dans les prochaines années, le Luxembourg va être reconnu pour sa gastronomie.

Peut-on parler de cuisine ou de gastronomie typiquement luxembourgeoise?

«La cuisine luxembourgeoise est constituée d’influences diverses de par sa position géographique: la proximité de la France et de l’Allemagne se marque clairement dans la cuisine, même s’il existe des plats typiquement luxembourgeois. C’est une cuisine basique, souvent roborative qui sert à bien se nourrir. Mais le terroir luxembourgeois compte de nombreux bons produits et de bons producteurs que nous devons soutenir et encourager.

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Fiable, très certainement. Ouvert, aussi. Les Luxembourgeois sont généralement ouverts et accueillants quand on les respecte et qu’on va vers eux. En revanche, je trouve que le dynamisme pourrait être plus important.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Beaucoup de gens restent sur la caricature d’un pays fermé, où on gagne bien sa vie et assez peu chaleureux. On me dit aussi souvent qu’il n’y a pas assez de bons restaurants.

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Je leur dis qu’ils se trompent. Que c’est un pays où il fait bon vivre, où il y a de très bons restaurants, de très bons vins et où on se sent en sécurité.

Quand avez-vous été particulièrement fier du Luxembourg?

«J’en suis fier depuis toujours, sauf que cela m’attriste parfois d’entendre ce que certains en pensent. Il faudrait communiquer mieux et être fier de ce que l’on a et de ce que l’on fait ici. Cela donnera plus envie aux étrangers de s’y arrêter. Les restaurants gastronomiques et étoilés peuvent être une bonne raison de venir.»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com pour découvrir toutes les personnalités.

Rendez-vous le 13 décembre pour le grand événement Celebrating Luxembourg.