Donato Rotunno: «Ce pays existe à part entière et il est tout à découvrir.» (Photo: Maison Moderne)

Donato Rotunno: «Ce pays existe à part entière et il est tout à découvrir.» (Photo: Maison Moderne)

Sa dernière coproduction, «Noces», de Stephan Streker, sort sur les écrans ce mercredi et correspond parfaitement à ce qui motive Donato Rotunno à faire du cinéma: raconter des histoires humaines, universelles, fortes qui donnent à voir le monde tel qu’il est. Tarantula Luxembourg est un des pionniers du cinéma grand-ducal et continue à produire et coproduire plusieurs films chaque année qui sont régulièrement sélectionnés et primés dans des festivals internationaux.

Monsieur Rotunno, votre travail contribue au rayonnement à l'international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Certainement pas lors de notre première sélection à Cannes! Tarantula, pourtant initiateur du projet, n’apparaissait même pas dans le catalogue du Festival, au détriment du partenaire français, bien identifié et habitué à ce milieu. Les choses ont changé au fur et à mesure que nous avons acquis de l’expérience et que nous avons joué des coudes pour souligner notre présence active dans la production des films.

Le savoir-faire de la coproduction luxembourgeoise est reconnu depuis de nombreuses années déjà.

Donato Rotunno, réalisateur et producteur de cinéma

Comme réalisateur, c’est avec ‘Terra Mia’ (la première partie de ‘Terra Mia Terra Nostra’, qui remonte à presque 20 ans déjà) que j’ai pris conscience que le Luxembourg restait un mystère pour une grande partie des spectateurs. Au cours de divers festivals italiens, les débats après les projections étaient surprenants. Les spectateurs découvraient que le Luxembourg n’était pas seulement un petit territoire au centre de l’Europe, mais que ce pays était aussi peuplé de gens, avec leurs particularismes culturels et linguistiques rares. Que ce pays existait à part entière et qu’il était tout à découvrir.

Comment se positionne le cinéma luxembourgeois à l’international?

«Le savoir-faire de la coproduction luxembourgeoise est reconnu depuis de nombreuses années déjà, grâce aux projets que les producteurs nationaux, avec l’aide du Filmfund, ont choisi d’accompagner. Ces œuvres se retrouvent régulièrement dans les plus grands festivals du monde. Pour les films initiés par des producteurs et des réalisateurs luxembourgeois, nous sommes en train de faire notre chemin. Nous sommes obligés d’avoir un taux de réussite très élevé, car dans d’autres pays il y a beaucoup plus de productions initiées et sur le nombre de ces productions, la chance d’avoir un succès mondial est plus grande. Nous n’avons pas à rougir de nos films et des retours qu’ils provoquent à travers leur présence sur la scène internationale. Je dirais que nous sommes en phase d’observation aux yeux des sélectionneurs qui suivent notre cinématographie naissante avec curiosité.

Peut-on parler d’un cinéma typiquement luxembourgeois?

«Je ne crois pas. Je parlerais plutôt de sujets universels traités par le prisme luxembourgeois. Que ce soit à travers l’utilisation de la langue luxembourgeoise ou la multitude des langues de notre pays, de par la situation géographique et la proximité avec les pays limitrophes, ou je ne sais quel autre élément spécifique de notre pays. Mais les histoires que nous cherchons à raconter sont les mêmes partout et depuis des siècles. Et cela n’est pas prêt de changer.

L’ouverture d’esprit et la curiosité sont certainement des atouts majeurs du Luxembourg.

Donato Rotunno, réalisateur et producteur de cinéma

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Oui et non. Je ne sais pas ce que ‘fiable’ veut dire dans notre secteur. Si c’est d’avoir une industrie cinématographique professionnelle, certainement, oui. Quant au ‘dynamisme’, on est toujours plus dynamique que certains et moins que d’autres. Mais l’ouverture d’esprit et la curiosité sont certainement des atouts majeurs du Luxembourg.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Le réflexe premier est de penser au Luxembourg comme place financière, avec tout ce que cela comporte comme image aussi bien positive que négative. Je reviens d’un atelier d’écriture au Canada et j’ai passé beaucoup de temps à présenter notre pays dans toute son originalité culturelle et économique. Nous partons toujours avec ce handicap. Si seulement nous avions gagné une coupe du monde de foot, cela nous aiderait dans l’imaginaire collectif du petit pays contre les grandes nations. En attendant, je continue à travailler sur des films qui présentent le Luxembourg pour ce qu’il est aussi, à l’image de ‘Baby(a)lone’.

L’endroit parfait pour vivre aujourd’hui ce que pourrait être l’Europe de demain.

Donato Rotunno, réalisateur et producteur de cinéma

Celebrating Luxembourg

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Que les soirées sont bien moins tristes qu’ils ne le pensent! L’offre culturelle est très importante et que c’est l’endroit parfait pour vivre aujourd’hui ce que pourrait être l’Europe de demain.

À quelle occasion êtes-vous particulièrement fier du Luxembourg?

«À chaque fois que l’équipe nationale de football réussit à gagner.»

L'aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com.