Laura Ferber, la fille du fondateur de l’entreprise du même nom, en discussion avec le ministre du Travail, Nicolas Schmit, juste après la présentation de son projet, jeudi matin. (Photo: Matic Zorman)

Laura Ferber, la fille du fondateur de l’entreprise du même nom, en discussion avec le ministre du Travail, Nicolas Schmit, juste après la présentation de son projet, jeudi matin. (Photo: Matic Zorman)

Un diagnostic digital pour les coiffeurs des salons Ferber, des lunettes connectées pour les chauffagistes de chez Reckinger ou des machines de découpe ultrasophistiquées pour les menuisiers de Modulor… Si on a souvent accusé les artisans luxembourgeois d’être en retard sur la digitalisation, force est de constater qu’ils veulent aujourd’hui rattraper le temps perdu.

Et ils ont répondu présents à l’appel du ministère du Travail et son nouveau projet de formation longue durée Digital Skills Bridge, lancé le mois dernier. Sur les 16 entreprises sélectionnées pour la phase pilote, 5 proviennent du secteur de l’artisanat.

Il s’agit des salons de coiffure Ferber, de l’Imprimerie Centrale, des ateliers de ferronnerie Luxforge, du menuisier Modulor et du plombier/chauffagiste Reckinger. Jeudi matin, dans les locaux de la Hair’cademy du groupe Ferber, à Bascharage, ils présentaient chacun leur projet.

Des doutes de chaque côté

«Au début, je dois reconnaître que nous avions quelques doutes sur l’implication de l’artisanat dans ce projet, qui pensait qu’il ne s’adressait qu’aux grandes entreprises du secteur de la finance», confie sur place le ministre du Travail, Nicolas Schmit. «Mais je suis particulièrement heureux de voir qu’ils y ont finalement trouvé leur compte.»

Il faut dire que le besoin de formation existe bel et bien dans ce secteur. «Les profils de monteurs/dépanneurs que nous employons ne correspondent que partiellement aux compétences nécessaires pour installer et entretenir les équipements d’aujourd’hui», témoigne Michel Reckinger, le CEO de Reckinger. «Or, il est déjà difficile de trouver des artisans de ce type.»

«Quand on est venu nous parler du projet Digital Skills Bridge, en fin d’année dernière, il faut avouer qu’on ne le sentait pas trop», reconnaît le secrétaire général de la Fédération des artisans, Romain Schmit. Il faut dire que l’association professionnelle a développé ses propres programmes pour aider les artisans à entamer leur digitalisation.

La cerise sur le gâteau

En parallèle aux deux centres de compétences qu’elle a lancés en 2015 dans le bâtiment (parachèvement et génie technique), elle a mis en place un projet pour soutenir l’ensemble des métiers de l’artisanat dans la conception de leur stratégie de digitalisation. Il s’agit du GIE baptisé Digital Handwierk, qui doit être lancé ce vendredi.

«En discutant plus en profondeur, nous nous sommes rendu compte que notre initiative et le projet Digital Skills Bridge étaient, en fait, très complémentaires», ajoute Romain Schmit. «C’est même la cerise sur le gâteau, car il vient aider les artisans à financer les formations de leurs employés, après avoir eu cette réflexion stratégique avec Digital Handwierk.»

Les cinq entreprises sélectionnées par le programme du ministère du Travail sont maintenant en train de peaufiner avec leurs équipes le type de formation dont elles ont besoin. Celles-ci devraient débuter au mois de septembre.