Dans la logique du Plan d’action pour les PME, qui a notamment pour objet de valoriser l’artisanat en contribuant à la création de perspectives de développement et d’innovation dans ce secteur, le ministère de l’Économie, la Chambre des métiers et la Fédération des artisans ont signé ce vendredi un «Pakt Pro Artisanat».

Ce pacte consiste en différentes mesures et initiatives – indispensables pour assurer l’avenir des 7.000 entreprises et 90.000 salariés de ce secteur-clé de l’économie nationale – que le ministère s’est engagé à soutenir, entre autres financièrement, dans une optique pluriannuelle.

En complément d’un travail à effectuer sur la promotion et l’image de marque de l’artisanat, ainsi que sur sa culture et sa qualité de service, le pacte signé ce vendredi vise également à soutenir deux autres axes majeurs dont notamment la transmission d’entreprise.

Sensibiliser à temps

Estimant que dans les 10 années à venir pas moins de 3.000 entreprises occupant 47.000 salariés seront à transmettre, le ministère de l’Économie, la Chambre des métiers et la Fédération des artisans envisagent de lancer une campagne de sensibilisation systématique s’adressant aux entrepreneurs ou aux gérants ayant atteint l’âge de 50 ans pour les inciter à se préparer – ils y songent généralement trop tard – à la cession ou à la transmission de leur entreprise.

Les trois partenaires souhaitent également réaliser un projet pilote d’accompagnement par le biais d’un outil interactif pour déclencher chez ces entrepreneurs un processus de réflexion et les guider dans ce processus tout au long de leurs démarches. Cet outil visera à couvrir l’ensemble des phases de la transmission et traitera de toutes les questions qui y sont liées.

Nouvelles aides, nouvelles garanties

En matière de foncier, qui impose au repreneur de mobiliser des fonds considérables, le pacte préconise que les aides et les garanties jusqu’ici proposées soient revues, ajustées et adaptées à la situation actuelle, et qu’elles puissent être complétées par un mécanisme de garanties de dernier ressort au profit des mutualités.

Pour analyser quelles garanties en matière de reprise ou de transmission devraient être mises en place et de quelles nouvelles garanties les mutualités spécialisées devraient pouvoir disposer à l’avenir, une étude sera menée en concertation avec la Société nationale de crédit d’investissement (SNCI).

Annonces anonymisées

Par ailleurs, en complément de réflexions à mener sur des mesures législatives qui permettraient de résoudre des problèmes spécifiques à la transmission d’entreprise, il est prévu de créer une plateforme internet qui réunira des annonces anonymisées d’offres et de demandes de transmission ou de reprise.  

Cette plateforme pourrait dans un second temps s’associer à d’autres bourses d’entreprises existantes pour former une bourse d’entreprises multisectorielle nationale.

Défi digital

Le deuxième axe majeur défini dans le pacte qu’ont signé les trois partenaires a trait quant à lui au défi important qu’est la digitalisation des entreprises.

Sur base d’une étude menée par la Fédération des artisans, qui démontre un véritable besoin d’informations, de formation et de personnel qualifié, il est prévu de proposer aux entreprises des workshops et des formations spécifiques.

Mais aussi de mettre en place une «Cellule digitalisation dans l’artisanat» qui permettra d’offrir une guidance et des conseils concrets aux entreprises selon leurs particularité et leurs besoins.

Plateforme de services

Enfin – dans cette stratégie digitale dénommée «Artisanat 4.0» ou #digitalhandwierk – une plateforme internet sera aussi mise en place, comprenant un répertoire des entreprises artisanales ainsi que des fonctionnalités et services pour les entreprises dont une «marketplace» avec des fonctionnalités dédiées à l’e-commerce et à l’e-marketing.