Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne, est songeur. Les tractations entre Bruxelles et Londres s’annoncent serrées. (Photo: DR)

Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne, est songeur. Les tractations entre Bruxelles et Londres s’annoncent serrées. (Photo: DR)

L’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne par la Première ministre britannique Theresa May ce mercredi va permettre – après le vote du Brexit en juin 2016 – d’entamer la procédure officielle de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

D’une durée programmée de deux ans, ces négociations de sortie s’annoncent d’ores et déjà difficiles, chacun des deux camps s’étant engagés à préserver au maximum ses propres intérêts.

Du côté de l’Union européenne, on affirme que tout est prêt pour entamer ces discussions.  

En octobre dernier déjà, Bruxelles avait nommé son équipe de négociateurs avec à sa tête le Français Michel Barnier, l’homme de confiance du président Jean-Claude Juncker, épaulé au Conseil européen par le diplomate belge Didier Seeuws et au Parlement européen – qui aura à valider le futur accord – par un autre Belge encore, le chef du groupe libéral, Guy Verhofstadt.

Outre-Manche, le comité de négociateurs désigné par Theresa May est composé de 12 ministres conservateurs, dont notamment David Davis qui a été désigné secrétaire d’État au Brexit.

Des orientations à valider

Après le lancement officiel des négociations ce mercredi, la prochaine étape sera un sommet européen qui aura lieu sans les Britanniques le 29 avril, et lors duquel les 27 vont d’abord devoir se mettre d’accord entre eux sur des «orientations de négociations» que le président du Conseil, Donald Tusk, avait promis de présenter «sous 48 heures» après le déclenchement par Londres de la procédure du Brexit, soit cette semaine encore.

Une fois validées par les 27 fin avril, elles devront ensuite être détaillées par des «directives de négociations», à adopter pendant une nouvelle réunion au niveau ministériel, de sorte que les premières tractations ne devraient pas avoir lieu avant la fin du mois de mai.

Trois points de négociations cruciaux

Au nombre des principaux sujets qui devront être négociés figure notamment la facture de sortie de l’Union européenne, déjà qualifiée de «salée» par Jean-Claude Juncker et qu’un haut responsable de la Commission a évaluée entre 40 et 60 milliards d’euros.

Il s’agira aussi pour les deux parties de s’accorder sur la libre circulation des personnes avec, en marge de ce dossier, des garanties à obtenir par Londres sur le sort du 1,4 million de Britanniques résidant dans les États membres de l’Union européenne et pour celle-ci, sous forme de monnaie d’échange, des 3,3 millions d’Européens vivant au Royaume-Uni.

Enfin, troisième point de négociations, le Royaume-Uni et l’Union européenne devront également s’entendre sur le futur de leurs relations commerciales. Ce qui donnera lieu là aussi à des discussions pour le moins serrées.