Liés à la hausse de la fréquentation du Findel, les changements en cours ou à venir impacteront non seulement l’Ana ou Lux-Airport, mais aussi Cargolux. (Photo: Sven Becker/Archives)

Liés à la hausse de la fréquentation du Findel, les changements en cours ou à venir impacteront non seulement l’Ana ou Lux-Airport, mais aussi Cargolux. (Photo: Sven Becker/Archives)

Représentant «5% du PIB», selon les données avancées par Roger Negri (LSAP) et regroupant «environ 10.000 emplois», à en croire Serge Wilmes (CSV), l’aéroport du Findel a été présenté jeudi à la Chambre comme «un pilier de notre économie», selon Josée Lorsché (Déi Gréng). Avec une croissance de 60% entre 2010 et 2015, la structure aéroportuaire flirte désormais avec la barre symbolique des trois millions de passagers annuels, ce qui n’est pas sans conséquence. En particulier sur l’organisation et la répartition des fonctions entre les différents organismes en place.

C’est à tous ces aspects que François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, a dû répondre. Et se justifier à plusieurs reprises. Ce fut notamment le cas concernant la volonté de confier à Lux-Airport – et non à l’Administration de la navigation aérienne (Ana) – la coordination de la certification de l’aérodrome, exigée par Bruxelles pour tous les aéroports fréquentés par plus de trois millions de passagers. Un choix contesté notamment par la CGFP et porté à la tribune de la Chambre par Serge Wilmes.

Cargolux connaît une période difficile.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Une critique que le locataire de la Héichhaus estime «mal placée de la part d’un syndicat qui soutenait l’externalisation complète de l’approche au Findel» et a contournée en citant le règlement européen. Ce dernier précise que «c’est au ministre d’indiquer le nom de l’exploitant d’aérodrome» et donc que «le texte n’indique en rien que ce rôle doit forcément revenir à l’Ana». Ayant basé sa décision «sur un rapport d’expert» et «la prise en compte de l’intérêt général», le ministre précise que cette décision «ne concerne que la coordination de la certification» et «n’aura aucun impact sur le fonctionnement de l’Ana, puisqu’aucun poste ne sera supprimé et le statut [de fonctionnaire, ndlr] sera conservé».

Une autre crainte évoquée à plusieurs reprises concerne l’avenir de Cargolux, «qui connaît une période difficile», de l’aveu même de François Bausch. Car en plus de la concurrence de Qatar Cargo, pointée du doigt aussi bien par Roy Reding (ADR) que David Wagner (Déi Lénk), la compagnie aérienne doit prendre en compte les limitations de vols nocturnes et la mise en place prochaine des travaux de rénovation de la piste. Prévus pour débuter «en 2017», ces derniers coûteront «258 millions d’euros» répartis à 50% entre l’État et Lux-Airport. À moins que le Findel ne franchisse le cap des fameux trois millions de passagers d’ici au dépôt du projet de loi, ce qui obligerait l’État à réduire sa participation à 25%, selon les règles européennes.

Quid d’une deuxième piste?

Les autres aspects de la vie de l’aéroport, comme le projet de transformation du Findel en «Airport City» ou la volonté d’implantation d’un data center au sein de la gare fantôme ont été confirmés. Du moins partiellement. Le premier, salué par les députés de la majorité et par le CSV «à condition que ce développement soit coordonné avec l’arrivée du tram notamment», devrait voir le jour d’ici l’horizon 2020. Le second reste, pour sa part, «une idée qui devra toutefois être discutée avec les parties intéressées».

Plusieurs idées évoquées par Gusty Graas (DP), n’ont, elles, pas trouvé écho dans les réponses du ministre: l’intérêt d’attirer de nouvelles compagnies aériennes low cost pour continuer le développement du Findel ou la possibilité de créer une deuxième piste.