Imaginée en 2003, la gare du Findel est restée inachevée suite à l’abandon du projet en 2009. Le second niveau pourrait accueillir un data center, selon les plans du gouvernement. (Photo: Sven Becker)

Imaginée en 2003, la gare du Findel est restée inachevée suite à l’abandon du projet en 2009. Le second niveau pourrait accueillir un data center, selon les plans du gouvernement. (Photo: Sven Becker)

Trouver une utilité à la gare fantôme du Findel. Telle était l’une des idées dévoilées en juin dernier, lors de la présentation des conclusions d’une étude sur le développement de l’aéroport. Quatre mois plus tard, le dossier suit son cours, indique Johan Vanneste, CEO de Lux-Airport, à Paperjam.lu. Celui-ci affirme ainsi qu’il existe «déjà des pistes très concrètes pour le data center», tout en précisant dans la foulée «ne pas pouvoir donner plus de détails» en raison des pourparlers engagés.

Plusieurs opérateurs se seraient donc portés candidats pour venir implanter plusieurs dizaines de rangées de serveurs sur une surface comprise entre 12.000 et 15.000m². Et accroître l’offre de services déjà disponible au Grand-Duché. Des candidats qui se seraient laissé séduire par les arguments avancés par le gouvernement, à savoir «une possibilité qui répond à une forte demande du secteur, aussi bien en termes de coûts, moins élevés car enterrés, et donc moins chers en termes de refroidissement, que de sécurité, car situé dans une zone aéroportuaire».

Autant d’éléments qui laissent cependant de marbre les principaux acteurs luxembourgeois du secteur, contactés par Paperjam.lu. Bien que peu diserts sur le sujet, plusieurs d’entre eux considèrent le projet d’implantation au Findel comme «un non-sens». Une critique directe contre les conclusions de l’étude commanditée par Lux-Airport qui pointe du doigt notamment «la place encore disponible dans les structures existantes» ou bien encore le choix du site «dans un endroit à risque que représente un aéroport». «Ce qui serait une première mondiale», ironise Xavier Buck, chairman d'EuroDNS, qui estime que «ce projet devrait tomber à l’eau» à plus ou moins long terme. 

À ce jour, le Luxembourg recense 19 data centers publics, d’une capacité totale supérieure à 41.000m² et gérés par des opérateurs aussi bien publics que privés. Huit d’entre eux disposent de la certification Tier IV, la norme la plus exigeante créée par l’Uptime Institute et qui garantit l’absence d’interruption de service.