Pour Dan Biancalana, le renouveau du LSAP doit se construire petit à petit. (Photo: paperJam / Archives)

Pour Dan Biancalana, le renouveau du LSAP doit se construire petit à petit. (Photo: paperJam / Archives)

Le paysage politique du Luxembourg est-il en train d’évoluer?

«Malgré les derniers résultats, je trouve que l’axe du Luxembourg reste au centre. Notamment car les partis qui étaient en coalition et qui discutent à nouveau gravitaient près de ce centre, contrairement à d’autres, qui sont plus extrêmes.

Que penser des difficultés des partis sociaux-démocrates en Europe?

«La social-démocratie est toujours bien présente, même si elle n’a pas le vent en poupe en Europe en général, et notamment au Luxembourg. Est-ce cyclique, ou bien est-ce un changement sur le long terme qui est engagé? Il faut en tout cas se poser la question. Pour moi, la social-démocratie doit rester un modèle. Sinon, il reste le capitalisme, le nationalisme... La social-démocratie tente au moins de répondre aux problèmes de solidarité, de justice sociale, ceux rencontrés par les ‘travailleurs pauvres’…

Le LSAP a souffert de ce dernier scrutin. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné?

«Le LSAP a pourtant tenté de faire passer des messages de façon plus offensive. Mais de manière générale, les partis ont été plus en retrait. On doit en tout cas analyser les choses. A-t-on bien communiqué? Assez? Vers les bonnes personnes? Pour le reste, il faut certainement réfléchir à un renouveau, mais pas en cédant à la tentation de couper des têtes. Le renouveau, cela se construit petit à petit au sein du parti, avec sagesse. Il ne faut pas non plus perdre de vue que nous avons des élus de poids à la Chambre. Le sondage de juin montrait que nous courrions le risque de souffrir. Finalement, on limite la casse, malgré les plus mauvais résultats depuis 1984.

Faut-il que votre parti change son ADN?

«Non, on doit garder nos grands thèmes: le logement, l’écart qui se creuse entre riches et pauvres, la justice sociale... On doit par contre se focaliser plus encore sur les ‘travailleurs pauvres’, ces gens qui travaillent, mais ne s’en sortent pas.

Le LSAP peut-il être ambitieux dans le cadre des négociations?

«Il faudra en tout cas, dans l’accord, une trace des priorités qui sont les nôtres, et que je viens de développer.

Les femmes députées sont peu nombreuses. Notamment dans vos rangs. Faut-il imposer une parité complète sur les listes?

«Tous les partis ont respecté les prescrits légaux. Il ne faut pas se limiter à cela. Dans les débats, il y a eu surreprésentation des hommes, cela semble évident. Tous les partis doivent faire un effort pour mettre les femmes plus en avant. Il faut aussi encourager les femmes à se lancer, à faire carrière en politique. Or, soyons francs, il y a encore des freins à ce niveau.»