8.988 voix de préférence: un score personnel qui a étonné David Wagner. (Photo: Jan Hanrion/archives)

8.988 voix de préférence: un score personnel qui a étonné David Wagner. (Photo: Jan Hanrion/archives)

Quels enseignements principaux tirez-vous des dernières élections?

David Wagner. – «En ce qui concerne Déi Lénk, on note une légère progression. Mais nous espérions un second siège dans le Sud. Cela n’a pas été le cas. Nous sommes donc un peu déçus. Il faut voir cela comme un signal des électeurs. Il y aura des choses à changer, à faire évoluer chez nous ou à faire autrement dans le futur. Ce sera à analyser. Bien entendu, il faudra respecter notre démocratie interne, mais aussi penser ‘efficacité’. Pour le reste, la chute du CSV est importante, je ne la voyais pas aussi dure. 

Votre score personnel (8.988 voix) vous a étonné?

«Oui, car la progression est nette. C’est sans doute dû au fait que j’ai été plus exposé. C’est une belle progression, qui m’a mis un peu de baume au cœur. 

Ce sont surtout les sociaux-démocrates, au centre de l’échiquier politique, qui souffrent en Europe. Une explication à ce phénomène?

«On constate une érosion des partis traditionnels, ce qui n’est pas un phénomène purement luxembourgeois. Il y a, selon moi, une remise en cause globale du système, qui impacte aussi le système politique. Au Luxembourg, c’est peut-être un peu moins fort qu’ailleurs, notamment à cause de la composition du corps électoral. Deux tiers des salariés ne votent pas. Mais il faut aussi relativiser cette chute des partis traditionnels. Selon moi, Déi Gréng est un parti centriste, le parti centriste de la nouvelle classe moyenne. C’est le cas au Luxembourg et en Allemagne. De là le fait qu’ils se portent bien. J’en suis d’ailleurs un peu amer, car nous aussi, nous mettons en avant des idées écologiques dans notre programme, mais pas du capitalisme vert comme Déi Gréng. 

En Belgique, avec le PTB, ou en France, avec La France insoumise, la gauche radicale est très visible et ne cesse de gagner en popularité. Mais pas au Luxembourg. Ne devriez-vous pas vous inspirer de ces deux voisins?

«On regarde évidemment ce que font nos camarades ailleurs. Mais en Belgique, le PTB a réussi des percées dans les anciens grands bassins industriels, comme Liège et Charleroi. Dans une Wallonie encore très rouge. En France, c’est le système présidentiel qui donne de l’impact à Jean-Luc Mélenchon. Au Luxembourg, c’est un contexte très particulier. On ne peut en réalité jamais copier ce qui se fait ailleurs. On doit aussi veiller à ne pas utiliser des armes efficaces à court terme, mais qui le sont peu politiquement sur le long terme.

Il y a eu peu de députées élues. Faut-il changer le système électoral?

«Il faut avant tout une circonscription unique. Pour le reste, le système actuel est intéressant. Il faut laisser aux gens la possibilité de choisir. Instaurer une parité hommes-femmes ne suffit pas. Il faut aussi mettre les femmes en avant. Ce que l’on a fait chez Déi Lénk. Nathalie Oberweis, qui me remplacera à mi-mandat, a ainsi été à une table ronde très technique sur la fiscalité. Et elle a assumé cela de manière brillante.»