François Benoy a récolté 9.830 voix le 14 octobre. (Photo: Ville de Luxembourg / archives)

François Benoy a récolté 9.830 voix le 14 octobre. (Photo: Ville de Luxembourg / archives)

Quels sont les enseignements à tirer de cette campagne pour votre parti?

François Benoy. — «Je constate que le paysage politique évolue. Les grands partis populaires perdent des plumes, le Piratepartei fait son entrée à la Chambre... Et Déi Gréng gagne trois sièges. Je pensais que nous en aurions deux. Trois, c’est encore mieux. Il y a plusieurs explications à ce succès. Je pense tout d’abord que notre message et nos objectifs sont clairs: la transition écologique, une autre façon d’envisager l’économie... Avec des priorités assumées, car on ne peut prétendre tout faire. La clarté a été la clé du succès. Ensuite, il y a un vrai travail d’équipe, solidaire, avec une place importante laissée aux jeunes et aux femmes.

Comment voyez-vous le futur paysage politique luxembourgeois?

«Les négociations sont en cours, et il faut les laisser travailler. Mais il est évident que le futur programme gouvernemental devra être nuancé de vert. Et que la progression électorale devra aussi se refléter dans les fonctions. Mais le souhait de Déi Gréng est également d’avoir une stabilité gouvernementale, il faut donc trouver un accord équilibré avec les deux autres partis.

Partout en Europe, les partis sociaux-démocrates souffrent: CSV, CDU en Allemagne,... Quel est leur avenir?

«Je n’en sais rien, et ce n’est pas à moi de répondre. Mais je constate que des électeurs ne trouvent plus les réponses chez eux. Ils les cherchent donc ailleurs, et les trouvent notamment chez les Verts. Ces partis très puissants manquent désormais de confiance. Chez les Verts, un peu partout, on a poussé les jeunes, mis les femmes en avant, encouragé une nouvelle génération. Au niveau du renouveau, cela a été exemplaire.

Je ne suis pas candidat à rentrer dans l’exécutif.

François Benoy

Que pensez-vous de votre score personnel?

«Je suis troisième dans le Centre, où nous avons quatre élus. Je suis évidemment très content de ce résultat, mais qui est le fruit d’un travail collectif.

Quel va être votre avenir politique? Êtes-vous candidat à jouer un rôle dans l’exécutif?

«Je ne suis pas du tout candidat à cela. Je suis au parti depuis 2011, et ma progression a été très rapide. Je veux avant tout apprendre mon métier de député. Mais si, pour des raisons stratégiques importantes et expliquées, le parti fait appel à moi, je prendrai mes responsabilités. Ce qui est certain, c’est que je vais quitter mon emploi actuel dans la société civile pour me consacrer à la politique. Et à ma famille. J’ai une compagne et deux petits enfants, et ils sont très importants pour moi.

Le faible nombre de députées élues pose question. Quelle est votre analyse de cette masculinisation de la Chambre?

«Dans mon parti, la place laissée aux femmes – et aux jeunes – a toujours été importante. Et pas seulement sur les listes dans le cadre d’une élection: il y a une volonté de les mettre continuellement en avant. Un exemple: quand on envoie un communiqué de presse, il renseigne toujours pour les contacts un homme et une femme. Les quotas, c’est une chose, mais il faut surtout mettre les femmes sur le devant de la scène.»