Le départ du Royaume-Uni sans accord reste une réelle probabilité. (Photo: Shutterstock )

Le départ du Royaume-Uni sans accord reste une réelle probabilité. (Photo: Shutterstock )

Le Brexit aura lieu le 29 mars prochain. Sauf si le Royaume-Uni et l’Union européenne trouvent un accord pour reporter l’échéance.

Le temps de renégocier un accord qui cette fois devra emporter une majorité au Parlement à Londres. Rien n’est moins sûr.

Comme le faisait remarquer à Paperjam l’avocat Philippe-Emmanuel Partsch, associé du cabinet Arendt et spécialisé en droit européen de la concurrence, certains pays sont sans doute mieux préparés que d’autres au Brexit, l’ont mieux anticipé

Un comité de hauts fonctionnaires

C’est sans doute le cas du Luxembourg où l’on travaille sur le futur départ du Royaume-Uni de l’Union, mais surtout sur ses conséquences, depuis deux ans et l’annonce officielle de la séparation. «La position du Luxembourg en ce qui concerne le Brexit est coordonnée au sein du Comité interministériel de coordination de la politique européenne (CICPE)», nous explique un membre du ministère des Affaires étrangères.

Ce CICPE est classiquement composé de hauts fonctionnaires des ministères concernés par les affaires européennes. Mais le Brexit, son contexte et ses enjeux ont fait «qu’il se réunit donc aussi dans ce que l’on appelle une ‘formation Brexit’, soit une réunion dédiée exclusivement à ce sujet. Le but est de tenir les départements ministériels informés des développements du dossier et d’aider à faire le point sur les travaux au sein des ministères en vue du retrait du Royaume-Uni.»

Depuis l’annonce du retrait du Royaume-Uni, le Brexit a figuré de manière récurrente à l’ordre du jour de réunions du CICPE.

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Le représentant permanent auprès de l’Union européenne, ou son adjoint, et des membres de son équipe assistent aussi à ces réunions. «Cela permet d’assurer un bon échange d’informations en ce qui concerne les développements au sujet du Brexit entre Bruxelles et Luxembourg», explique encore notre interlocuteur. Ces réunions sont présidées par le directeur des affaires européennes et des relations économiques internationales du ministère des Affaires étrangères et européennes.

Le rôle de ce comité est aussi d’aider au positionnement du gouvernement luxembourgeois par rapport à la problématique du Brexit et des évolutions du dossier.

Le Brexit à tous les ordres du jour

«Depuis l’annonce du retrait du Royaume-Uni, le Brexit a figuré de manière récurrente à l’ordre du jour de réunions du CICPE, que ce soit en format normal ou en format Brexit», explique encore le ministère. 

Mais ce n’est pas tout. Le ministère des Affaires étrangères est aussi chargé de diffuser auprès des autres ministères concernés les informations reçues lors des réunions du groupe de travail baptisé «Article 50» (l’article du traité de l’Union européenne qui prévoit le départ d’un État membre) qui se déroulent à Bruxelles.

«Par ailleurs, des réunions ont lieu avec les services de la Commission européenne pour clarifier des questions d’intérêt particulier pour le Luxembourg. Et plusieurs réunions thématiques et/ou sectorielles ont été organisées avec différents ministères et administrations.»

Tout est donc fait pour que rien ne soit laissé au hasard. Il est vrai que les enjeux, économiques et financiers notamment, sont colossaux.