Située à un jet de pierre de la frontière luxembourgeoise, la centrale de Cattenom – dont son plus ancien réacteur a 30 ans – pourrait voir son activité prolongée. (Photo: Licence C.C.)

Située à un jet de pierre de la frontière luxembourgeoise, la centrale de Cattenom – dont son plus ancien réacteur a 30 ans – pourrait voir son activité prolongée. (Photo: Licence C.C.)

Mise en service en quatre étapes entre 1987 et 1992, la centrale nucléaire de Cattenom – deuxième en France et la septième au monde en termes de puissance installée – devrait voir son activité maintenue pour une bonne dizaine d’années encore.

C’est ce qu’a laissé entendre ce mardi Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire français d’EDF, lors d’une rencontre avec la presse, alors que la France est occupée à finaliser son projet énergétique pour les cinq prochaines années.

Si pour Nicolas Hulot, ministre en charge de la Transition énergétique et solidaire, ce projet – à travers l’exercice de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – doit être l’occasion de fixer dès cette année le cadre précis de fermeture de centrales, avec un calendrier et les noms des réacteurs concernés, EDF voit les choses de manière sensiblement différente.

Logique économique

Car en dehors de la centrale alsacienne de Fessenheim, qui devrait être fermée début 2019, l’opérateur suggère de prolonger la durée de vie des autres réacteurs à 50 ans, «ce qui ferait des premiers arrêts à partir de 2029», a souligné Philippe Sasseigne.

«Il est raisonnable d’amener des réacteurs à 50 ans, voire même d’autres à 60 ans pour étaler les fermetures», a-t-il encore ajouté.

«Si on fait des investissements à 40 ans – ce qu’on s’apprête à faire sur nos centrales –, la logique économique et industrielle est de les emmener ensuite à 50 ans», a poursuivi Philippe Sasseigne, soulignant toutefois que le groupe se conformerait aux dispositions de la PPE.

Pour le directeur du parc nucléaire français d’EDF, la réduction de 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité en France serait atteinte à l’horizon 2035, alors que la loi de transition énergétique votée en 2015 avait fixé cet objectif à 2025.

Avant que le ministre Nicolas Hulot, nommé entre-temps, ne décide en octobre dernier – le jugeant trop ambitieux – de le repousser à plus tard.