Accusée de s’être entendue avec ses concurrentes, BMW a démenti formellement les informations publiées par le Spiegel. (Photo: DR)

Accusée de s’être entendue avec ses concurrentes, BMW a démenti formellement les informations publiées par le Spiegel. (Photo: DR)

La Commission européenne a annoncé s’être saisie du dossier d’un possible nouveau scandale touchant l’industrie automobile allemande, dans la foulée des révélations du Spiegel qui, la semaine passée, a annoncé que Volkswagen, Audi, Mercedes, Porsche et BMW s’étaient entendues depuis le début des années 1990 sur un certain nombre d’aspects techniques de leurs voitures.

À en croire l’hebdomadaire, 200 salariés des cinq marques auraient tenu de manière régulière des réunions secrètes – près d’un millier au total – au cours desquelles les constructeurs se seraient concertés sur les aspects techniques des véhicules, comme les systèmes d’embrayage, de transmission ou encore de toit ouvrant; choisissant les sous-traitants et contournant ainsi les lois de la concurrence.

À la source du Dieselgate

Ils se seraient aussi accordés sur la manière de réduire les émissions polluantes de leurs véhicules, en convenant notamment de la taille des réservoirs d’AdBlue, un additif qui permet de réduire les émissions d’oxyde d’azote, et en optant pour un réservoir de plus petite taille, plus coûteux, mais plus efficace.

Selon le Spiegel, ces pratiques auraient limité les possibilités d’innovation pour les moteurs diesel et auraient – a-t-il écrit – «posé les bases du Dieselgate qui a ébranlé le groupe Volkswagen en 2015».

De possibles amendes records

En plus des autorités allemandes de la concurrence, à la demande de Berlin, la Commission européenne s’est emparée du dossier pour en vérifier les informations.

Si les affirmations du Spiegel étaient avérées, les cinq constructeurs pourraient se voir infliger des amendes qui pourraient atteindre 10% de leur chiffre d’affaires, ce genre de cartel étant purement et simplement interdit dans l’Union européenne.

En 2016, la Commission européenne avait sanctionné d’une amende de 2,9 milliards d’euros quatre fabricants européens de camions qui, durant 14 ans, s’étaient entendus sur les prix de vente de leurs poids lourds.

BMW dément

Si Volkswagen et Daimler espèrent une certaine clémence de la Commission en cas d’amende – pour avoir déjà coopéré avec les autorités dans le cadre du Dieselgate, qui va coûter 22 milliards de dollars à VW rien qu’aux États-Unis –, BMW a elle d’ores et déjà nié formellement les informations publiées par le Spiegel.

Dans un communiqué, le constructeur basé à Munich a démenti avoir manipulé les émissions de ses véhicules et s’être entendu avec ses concurrents.

«Nos véhicules ne sont pas manipulés et se conforment aux normes légales», a expliqué BMW. «Cela s’applique évidemment aux voitures diesel. Et cela est confirmé par les résultats des tests des autorités nationales et internationales.»