Michel Perin: «Le marché automobile luxembourgeois est très dynamique du fait d’une démographie en forte croissance.» (Photo: Marion Dessard)

Michel Perin: «Le marché automobile luxembourgeois est très dynamique du fait d’une démographie en forte croissance.» (Photo: Marion Dessard)

Monsieur Perin, vous êtes officiellement, depuis le 1er octobre, le nouveau directeur de Renault Luxembourg. Qui êtes-vous? Quel a été votre parcours professionnel jusque-là?

«J’ai 59 ans et je suis de nationalité belge. J’ai d’abord travaillé dans une société financière avant de m’orienter vers le secteur bancaire. C’est par ce biais que je suis entré en contact avec le groupe Renault que j’ai ensuite intégré il y a de cela 25 ans maintenant.

Quelle mission vous a été assignée ici?

«Elle est principalement d’assurer non seulement le suivi, mais également le développement des affaires de la marque dans la vente et dans l’après-vente, et de conforter les activités de Renault au Grand-Duché.

Le marché luxembourgeois n'est pas le petit frère du marché belge.

Michel Perin, Renault Luxembourg

Selon votre parcours, il semble que vous connaissiez déjà bien le marché automobile luxembourgeois avant d’arriver ici…

«Oui, je le connaissais même très bien de par mes activités antérieures. Par rapport au marché belge que je maîtrise bien aussi, c’est un marché axé sur des véhicules plus ‘haut de gamme’ avec des motorisations supérieures.

Chez Renault Belux, on a toujours considéré ce marché comme spécifique, et non pas comme le petit frère du marché belge. C’est d’ailleurs pourquoi nous développons des actions particulières au Luxembourg qui ne sont pas applicables en Belgique.

Et j’ajouterais encore que le marché automobile luxembourgeois est très dynamique du fait d’une démographie en forte croissance qui voit les ventes de voitures progresser elles aussi.

Renault a été en août dernier la première marque au Luxembourg en termes de nouvelles immatriculations avec 443 véhicules neufs vendus. Qu’en est-il du mois de septembre?

«Le mois de septembre a été bon, ou du moins correct. On a signé pas mal de contrats qui se traduiront en immatriculations dans les semaines et les mois à venir.

Pour celles qui se sont traduites en septembre, elles ont été – selon une évolution classique – un peu moins importantes que celles comptabilisées en août qui a été, il est vrai, un très gros mois.

Le but est clairement d’améliorer notre troisième place.

Michel Perin, directeur de Renault Luxembourg

En août toujours, Renault s’est hissé dans le top 3 des marques les plus vendues cette année au Luxembourg, derrière Volkswagen et BMW, sortant de facto Audi de ce podium. Comment percevez-vous l'évolution du classement?

«On ne peut jamais préjuger de l’évolution d’un marché. Mais le but est clairement de maintenir, voire d’améliorer cette troisième place. C’est tout à fait jouable, car au Luxembourg, on ne vend pas que des véhicules premium ou exclusivement allemands!

Renault a déjà occupé par le passé la première place de ce classement. Alors pourquoi ne pas la retrouver? Après Audi, on pourrait très bien aller titiller BMW, puis s’attaquer ensuite à Volkswagen.

Comment jugez-vous cette concurrence allemande?

«Ce sont des véhicules qui ont une très bonne réputation, avec de belles lignes et de bonnes motorisations. Mais avec nos nouveaux modèles, nous avons de quoi les concurrencer, en ligne et en technicité notamment.

En y ajoutant, l’excellente réputation de notre service après-vente ou encore de nos flottes, cela pourrait nous amener de nouveaux clients, même si je sais qu’il est très à la mode au Luxembourg de rouler en BMW.

Quelles sont vos meilleures ventes aujourd’hui? Quels sont les modèles qui tirent Renault vers le haut?

«La Clio, assurément, mais aussi le Captur sont deux best-sellers au niveau des ventes.

Et l’ensemble des nouveaux modèles que nous amenons sur le marché – le Kadjar, les nouvelles Mégane et Mégane Grandtour et les nouveaux Scénic et Grand Scénic qui sont en train d’arriver – seront aussi des armes importantes pour le futur.

Les Scénic et Grand Scénic sont des véhicules très importants pour nous, non seulement pour le marché des particuliers, mais également pour celui des flottes.

Les efforts combinés de l’État et des constructeurs ne peuvent être que bénéfiques pour l’électrique.

Michel Perin, directeur de Renault Luxembourg

Quel regard jetez-vous sur le marché des véhicules électriques au Luxembourg?

«Cela avait bien démarré grâce à des aides gouvernementales. Mais ces primes n’ont pas été reconduites et ce marché est retombé – avec aussitôt un fléchissement des ventes – comme un soufflé.

Maintenant, je sais que le gouvernement luxembourgeois va à nouveau soutenir les véhicules électriques, via la fiscalité et des projets d’infrastructures.

Concernant Renault, et ce modèle phare pour l’électrique qu’est la Zoé, nous arrivons avec une nouvelle version dotée d’une autonomie de 400 kilomètres.

L’un dans l’autre, ces efforts de l’État combinés à ceux des constructeurs ne peuvent être que bénéfiques et vont faire évoluer le marché des véhicules électriques qui vont modifier la mobilité. Et ce surtout au Grand-Duché où les distances sont plus courtes qu’ailleurs. Car si on ne peut pas encore relier Metz à Montpellier – ou Arlon à Ostende – en électrique sans devoir recharger, au Luxembourg, on peut déjà relier Esch-sur-Alzette à Diekirch sans trop de problèmes.»