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Avant de débuter le processus de transmission, le repreneur devra analyser où l’entreprise se trouve dans son cycle de vie, c’est-à-dire s’assurer qu’elle soit profitable et pérenne. «Le cœur d’une transmission, c’est d’être en présence d’une entreprise qui a une certaine valeur, une richesse, une place dans son marché, un projet pour l’avenir», explique John Hames, partner chez EY. «Souvent, nous sommes confrontés à des problématiques d’absence de stratégie. Or l’aspect stratégique est très important dans le cadre d’une transmission — sans une stratégie bien définie, la transmission peut conduire à un échec». Mais il ne faudra pas pour autant oublier le volet humain. «Ce sont in fine des hommes et des femmes qui font la société. Le chef d’entreprise a t-il mis en place un programme pour retenir ses talents? C’est aussi une question que le repreneur doit se poser», ajoute Yves Even, partner chez EY.

Quand on parle de transmission d’entreprise, on parle aussi de transmission de savoir-faire.

John HamesJohn Hames, Partner, tax advisory services (EY Luxembourg)

Le rôle de la culture d’entreprise

«Bien au-delà de l’aspect chiffres, quand on parle de transmission d’entreprise, on parle aussi de transmission de savoir-faire, un aspect dont il faut aussi être conscient», explique John Hames. Mais il faudra aussi s’assurer que la société a développé une vraie culture d’entreprise, qu’elle communique bien en interne et que sa stratégie et ses projets soient compris par ses employés. Par ailleurs, il faudra être au fait de l’historique de la société et de son impact, en observant par exemple ce qu’elle met en place au niveau de sa responsabilité sociale.

John Hames, partner chez EY et coauteur de l'article

Préparer le repreneur

La préparation du repreneur est également un aspect indispensable. L’un des cas de figure les plus simples, et sans doute le plus souhaité par tout chef d’entreprise, est la reprise de la société dans le cadre familial. «Pour s’assurer d’une transmission tout en douceur, on conseille d’impliquer les enfants dans la société le plus tôt possible, de les initier au métier pour qu’ils commencent à y prendre goût dès le plus jeune âge», explique Yves Even. Et pour éviter que les repreneurs ou chefs d’entreprise ne se sentent isolés, il peut être intéressant de les mettre en relation avec d’autres dirigeants pour qu’ils puissent échanger avec des personnes partageant le même esprit. C’est dans ce contexte qu’EY organise chaque année des rencontres de ce type pour des jeunes de 16 à 30 ans, le temps d’un week-end. Enfin, il faudra aider les repreneurs à comprendre les fondamentaux de l’économie, élément indispensable à une bonne gestion de société.

On conseille d’impliquer les enfants dans la société le plus tôt possible.

Yves Even Yves Even , Partner, Entrepreneuriat/PME et entreprises familiales (EY Luxembourg )

Processus de longue haleine, la transmission d’entreprise nécessite une bonne préparation en amont. «Beaucoup d’aspects sont à prendre en compte et beaucoup de compétences différentes sont nécessaires — des compétences qui ne sont pas forcément celles du chef d’entreprise», concluent John Hames et Yves Even. Dans ce contexte, il peut être tout à fait intéressant de se faire accompagner par des professionnels.