Pour le cédant comme pour le repreneur, cette culture d'entreprise demeure un élément-clé qu’il est nécessaire de prendre en considération lors de la phase de transmission.
Le premier devra veiller à préparer la continuité de son entreprise afin d’optimiser le capital transmis.
Le repreneur, quant à lui, devra, quel que soit son projet, veiller à pérenniser le capital transgénérationnel développé par le cédant. La stratégie choisie aura un impact majeur sur l’avenir de l’entreprise.
Placer les valeurs de l’entreprise au centre...
L’enjeu majeur pour le cédant résidera dans la transmission des valeurs qui ont fait le succès de l’entreprise.
Christophe Loly, Associé (PwC Luxembourg)
La transmission revêtant une forte dimension stratégique, le cédant doit pouvoir mesurer les conséquences qu’elle aura sur l’avenir de son entreprise, même lorsqu’il ne sera plus maître à bord. Objectif: s’assurer de la continuité des activités sur le long terme, mais pas seulement. La culture d’entreprise étant un élément constitutif de l’identité des PME – et encore plus lorsque l’entreprise est familiale –, l’enjeu majeur pour le cédant résidera non pas seulement dans le transfert du patrimoine en tant que tel, mais aussi et surtout dans la transmission des valeurs qui ont fait le succès de l’entreprise. Il s’agit donc de mettre en avant cette richesse que constituent les valeurs et la culture d’entreprise.
Pour ce faire, un dialogue entre le cédant et le repreneur potentiel sera nécessaire pour faire le point sur certains aspects essentiels de la succession: quelles sont les raisons de la transmission et les objectifs du cédant? Quelle sera la stratégie adoptée par le repreneur lorsqu’il sera aux commandes de l’entreprise? Comment pérenniser les activités, le savoir, et retenir les salariés et les clients qui ont permis l’évolution de l’entreprise? Quelles sont les valeurs véhiculées aux différentes parties prenantes? Toutes ces questions devront être débattues et intégrées dans un agenda afin d’assurer la bonne marche de la transmission, organisée de manière progressive afin que tous les partenaires, internes ou externes, y adhèrent.
... Pour l’élever vers de nouveaux horizons
Du côté du repreneur, l’enjeu de la transmission est double. Il devra intégrer la culture et les valeurs qui ont fait le succès de l’entreprise tout en gardant une certaine flexibilité pour pouvoir s’adapter à un environnement en constante transformation. Un exercice d’équilibriste délicat qui, s’il est bien préparé en amont, peut déboucher sur un succès à long terme.
Un changement trop brutal de l’organisation de l’entreprise et de son image auprès des parties prenantes peut conduire le repreneur à sa perte.
Baser sa stratégie sur la recherche de profit unique sans se soucier des éléments intangibles qui ont permis la réussite de l’entreprise peut s’avérer risqué. En effet, un changement trop brutal de l’organisation de l’entreprise mais également de son image auprès des parties prenantes externes peut conduire le repreneur à sa perte.
Il devra donc opérer des changements de manière à s’adapter à un contexte en transformation constante (digitalisation des processus, responsabilité sociétale et conformité à de nouvelles obligations réglementaires notamment) sans pour autant les imposer ni oublier les valeurs fondatrices de l’entreprise.
Pour pérenniser le patrimoine et l’entreprise, il faudra donc pouvoir intégrer ses valeurs fondatrices tout en sachant l’élever vers de nouveaux horizons. De l’esprit visionnaire du repreneur et de sa capacité à partager sa vision aux parties prenantes découlera le succès de la reprise.
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