Au lendemain de la demande de nouvelles exigences de Rome pour la reprise d’Ilva et de son site de Tarente, ArcelorMittal indique mardi «accepter toutes les demandes substantielles d’engagement supplémentaires». (Photo: Licence C.C.)

Au lendemain de la demande de nouvelles exigences de Rome pour la reprise d’Ilva et de son site de Tarente, ArcelorMittal indique mardi «accepter toutes les demandes substantielles d’engagement supplémentaires». (Photo: Licence C.C.)

Menacé par le nouveau gouvernement italien suite à la découverte de plusieurs infractions par l’autorité italienne anticorruption, le rachat d’Ilva par ArcelorMittal devrait toujours pouvoir se faire. Ou, du moins, le géant mondial de l’acier aura tout fait pour satisfaire aux nouvelles conditions imposées par Rome.

Mardi, dans un communiqué, ArcelorMittal indique «accepter toutes les demandes substantielles d’engagement supplémentaires concernant le contrat de location et d’achat signé en juin 2017». Une déclaration qui intervient moins de 24 heures après la sortie médiatique de Luigi Di Maio, nouveau ministre italien du Développement économique et du Travail, qui avait qualifié de «travail bâclé» les conditions de vente d’Ilva à ArcelorMittal, validées par le gouvernement précédent.

4,2 milliards d’euros d’investissement

Basée sur les conclusions de l’autorité italienne anticorruption, qui avait pointé du doigt plusieurs infractions dans la procédure ayant permis la victoire du géant mondial de l’acier sur le consortium AcciaItalia, cette déclaration s’était accompagnée de nouvelles demandes. Notamment environnementales et financières, le rapport indiquant notamment qu’ArcelorMittal offrait 50 millions d’euros de moins que son concurrent pour la reprise de la plus grande aciérie en Europe. Aucun détail sur les nouvelles conditions acceptées n’a été publié.

Pour s’offrir Ilva, ArcelorMittal avait déjà promis d’investir 4,2 milliards d’euros dans l’aciérie, dont 1,2 milliard destiné à améliorer la productivité et 1,15 milliard pour réduire la pollution. Le plan d’investissement prévoyait également une réduction du nombre de personnels actifs sur le site de Tarente, principal lieu de production d’Ilva, de 10.900 à 7.600 salariés. Une idée rejetée en bloc par les syndicats et les nouveaux responsables italiens, l’aciérie constituant le principal bassin d’emploi dans une région des Pouilles frappée par le chômage de masse.

Salzgitter sur les rangs pour Dudelange

«ArcelorMittal est convaincu que ces engagements substantiels démontrent au gouvernement et aux autres parties prenantes nationales et locales son engagement total en faveur d’une gestion responsable d’Ilva», assure mardi, dans son communiqué, le groupe dirigé par Lakshmi Mittal, qui précise «croire qu’avec l’appui du gouvernement, il sera maintenant possible de finaliser dans les prochains jours l’entente syndicale, afin de passer rapidement à la réalisation de la transaction».

Initialement prévue pour le 1er juillet, l’officialisation du rachat d’Ilva avait été repoussée au 15 septembre, après des interrogations autour de l’application de normes environnementales. Côté italien, le temps presse également, puisque I’aciérie italienne, toujours entre les mains de l’État, perd chaque mois 30 millions d’euros. La finalisation de ce rachat doit également mettre un terme à l’incertitude au Luxembourg, puisque ce rachat doit entraîner la vente de plusieurs sites européens, dont celui de Dudelange. Les noms de deux repreneurs circulent actuellement, dont l’allemand Salzgitter qui s’est officiellement positionné mi-juillet.