Selon Médecins du monde, plus de 1.500 personnes sont sans accès aux soins au Luxembourg, 30% des pathologies rencontrées parmi les personnes sans accès aux soins sont chroniques. (Photo: Shutterstock)

Selon Médecins du monde, plus de 1.500 personnes sont sans accès aux soins au Luxembourg, 30% des pathologies rencontrées parmi les personnes sans accès aux soins sont chroniques. (Photo: Shutterstock)

«Dans un pays riche comme le nôtre, et excédentaire au niveau du budget de la sécurité sociale, c’est inacceptable que les soins ne soient pas accessibles à toute la population», s’indigne Carole Devaux, présidente du Comité de surveillance du sida, des hépatites virales et des maladies sexuellement transmissibles.

«C’est pourquoi nous demandons l’instauration d’une couverture sanitaire universelle donnant accès aux soins médicaux pour tous et qu’elle soit reconnue comme un droit», explique-t-elle à Paperjam.

Plus de 1.500 personnes sans accès à des soins médicaux

Ces recommandations, le Comité de surveillance du sida, Médecins du monde Luxembourg et 13 autres associations les ont adresséees par courrier au formateur en octobre, mais qui n’a pas encore donné suite à leur requête pour le moment.

Dans cette lettre, qui sera également transmise aux futurs ministres de la Santé et de la Sécurité sociale la semaine prochaine, les associations déplorent que «des communautés entières soient exclues des soins de santé au Luxembourg, pour des raisons administratives ou encore financières».

Les équipes de Médecins du Monde sont à l'oeuvre à Esch-Alzette - Photo: Laurent Antonelli

Les équipes de Médecins du monde à l’œuvre à Esch-sur-Alzette. (Photo: Laurent Antonelli)

«Plus de 1.500 personnes sont sans accès aux soins, dont 30% des pathologies rencontrées sont chroniques», constate Médecins du monde Luxembourg sur le terrain. Dans ses centres médicaux à Bonnevoie et Esch, des équipes médicales bénévoles de l’ONG soignent et accompagnent au quotidien des personnes qui n’ont pas les moyens de se soigner.

Précarité et lourdeur administrative

Les associations dénoncent également le cas de femmes en situation de précarité qui n’ont pas accès aux soins pré et postnataux, tout comme l’absence de vaccination chez des enfants scolarisés et vivant dans la pauvreté.

L’absence de suivi médical et psychologique des détenus qui sortent de prison est également pointée du doigt. Tout comme l’accès aux soins pour les personnes sans-abri.

«Nous avons constaté entre 2013 et 2017 une épidémie du VIH auprès d’usagers de drogues en situation très précaire», relate Carole Devaux. «Une situation engendrée en partie par la lourdeur du système administratif, qui ne permet pas de prodiguer des soins rapides à ces personnes. Des traitements donnés plus tôt auraient évité les risques de transmission.»

Le système de santé envisagé dans l’accord de coalition

Le chapitre santé de l’accord de coalition 2018-2023 du gouvernement évoque une politique de santé qui «veillera, notamment, à garantir la qualité des soins, à donner la priorité aux soins primaires, au dépistage, à la prévention et à assurer l’égalité d’accès aux soins, un accès universel aux moyens de contraception, ainsi que leur remboursement sur ordonnance médicale».

Mais pour Carole Devaux, «une nouvelle approche doit être instaurée et non pas seulement améliorer le système de santé existant». Et cela dans le but d’établir «une couverture sanitaire universelle».