Laura Zuccoli, présidente de l’Asti. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne / Archives)

Laura Zuccoli, présidente de l’Asti. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne / Archives)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Laura Zuccoli propose la mise en place d’un crédit d’heures pour développer le bénévolat.

Le pitch: La crise sanitaire a profondément marqué nos habitudes. Le confinement levé, il nous faudra retrouver confiance dans les autres pour maintenir notre cohésion sociale. Nombreux sont ceux qui clament que cette crise est une occasion à ne pas manquer pour changer nos modes de vie et devenir plus solidaires. En mettant en place un système de crédit d’heures basé sur l’engagement bénévole – à faire valoir, par exemple, sur ses droits à la retraite ou lors d’une réduction de son temps de travail –, on créerait un instrument dynamisant de nouvelles formes de vie en société et le vivre-ensemble.

L’idée: Rien ne sera plus comme avant. La crise actuelle a fortement limité nos contacts physiques. Par peur, nous préférons limiter nos échanges au virtuel. Or, le confinement nous a fait ressentir à quel point les contacts humains nous sont nécessaires. La vie sociale doit redémarrer sans crainte et elle doit être impulsée par des mesures. Il y va de la cohésion sociale dans notre pays avec une population si hétérogène. La crise économique risque, en plus, de rendre nos conditions de vie plus difficiles, de mettre en question beaucoup d’existences et d’attiser des tensions entre citoyens.

Le bénévolat est un pilier permettant à la société de fonctionner, de se souder. Nous voyons, durant la crise sanitaire, des bénévoles se charger des courses pour des personnes âgées ou malades, coudre gratuitement des masques, organiser des rencontres virtuelles pour vivre un bon moment ensemble; des artistes, sportifs ou autres personnes être créatifs en proposant des concerts, lectures, séances de yoga, voire d’autres activités de loisirs. Toutes ces initiatives bénévoles nous remontent le moral, nous aident à mieux vivre cette période de confinement. Il est donc important qu’après le confinement, les contacts humains dans notre vie en société soient renforcés et remis en marche.

Des voix s’élèvent, demandant de profiter du moment pour repenser nos modes de vie peu écologiques, inéquitables… Nombreux sont ceux qui espèrent que cette crise nous incitera à repenser nos comportements: acheter local, consommer durable, promouvoir les échanges de biens et de services, réduire nos émissions de gaz à effet de serre… Le bénévolat s’inspire de valeurs comme la générosité, l’entraide, le bien commun, la solidarité. Ce sont de telles valeurs qui fondent la cohésion sociale, qui favorisent la vie en société, le vivre-ensemble dans l’intérêt de tous. C’est pourquoi je plaide en faveur d’une valorisation de l’engagement bénévole associatif, sportif, culturel… ou individuel. La mise en place d’un système de crédit d’heures valorisant son engagement bénévole – à faire valoir, par exemple, sur ses droits à la retraite ou lors d’une réduction de son temps de travail – pourrait être un outil dynamisant et consolidant des formes de vie plus solidaires.

Il faut que les citoyens portent les changements, qu’ils puissent s’investir dans des activités facilitant les rapprochements entre populations diverses, les contacts physiques ou virtuels surtout au niveau local. Notre pays foisonne de ressources humaines. Mais les origines nombreuses et diverses de ses citoyens, et les difficultés de communication risquent, entre autres, d’empêcher les changements de nos modes de vie, de handicaper la vie sociale. Il est important, surtout au niveau local (de sa commune, de son village ou de son quartier), qu’il y ait des lieux de rencontre, où des activités sont proposées ou imaginées pour favoriser les changements de mœurs dans l’intérêt de la cohésion sociale et de l’environnement.

En accordant au bénévolat un cadre juridique stimulant l’engagement personnel de chacun, nous réussirons – même en des temps difficiles – à nous assurer la nécessaire solidarité entre citoyens.

Créons dès maintenant, par exemple dans la commune, une commission du bénévolat avec un échevin responsable de ce volet, car le bénévolat doit être promu et soutenu de façon conséquente et structurée par nos politiciens. Toute valorisation du bénévolat suscitera une perception positive de l’engagement bénévole du citoyen. Elle est nécessaire pour qu’un vivre-ensemble solidaire et un changement de nos modes de vie – que nous le voulions ou pas – soient plus durables.

L’auteur: Laura Zuccoli, présidente de l’Asti.

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Laura Zuccoli, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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