Thomas Kallstenius, CEO du Luxembourg Institute of Science and Technology (List). (Photo: List)

Thomas Kallstenius, CEO du Luxembourg Institute of Science and Technology (List). (Photo: List)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Thomas Kallstenius du List voit le jumeau numérique («digital twin») d’un pays comme un réel atout dans la gestion d’une telle crise.

Le pitch: Nous devons concevoir la prochaine génération de réseau numérique des pays. Sous la forme d’un jumeau numérique, ce serait un réel atout dans la prévention et la gestion d’une telle crise. Le y travaille, le Luxembourg étant le parfait laboratoire, grâce à ses compétences et ses dimensions.

L’idée: Imaginez cette crise sans internet: pas d’e-mail, de cours à domicile ou de télétravail, qui est désormais un must pour de nombreuses entreprises et institutions publiques. Alors que des pans entiers d’activité sont paralysés de façon inédite, internet continue de servir la société, se révélant dans le même temps un précieux allié des relations familiales et sociales.

On ne peut pas arrêter internet, il n’y a pas de bouton marche/arrêt parce qu’il a été conçu dans cette optique: un système de communication résilient qui peut continuer à fonctionner même lorsque de grandes parties des réseaux sous-jacents sont compromises. Cette brillante idée de la fin des années 60 a ouvert la voie à l’internet que nous connaissons aujourd’hui. Et le fait qu’il fonctionne depuis près de 40 ans, en nous offrant une communication sans frontières considérée comme allant de soi, suggère que ses principes de conception d’origine étaient solides.

Beaucoup de travail manuel est réalisé en ce moment pour tenter d’atténuer certains des pires effets de la pandémie. Je pense par exemple à la sécurisation des chaînes d’approvisionnement de nourriture, d’équipement médical ou de produits chimiques, à la recherche des personnes infectées pour contrôler la transmission du virus, au développement de modèles épidémiologiques pour anticiper l’épidémie, à la préparation de tests d’anticorps à grande échelle, qui seront nécessaires et impliqueront peut-être des prélèvements réguliers d’échantillons de sang. La tâche est laborieuse, urgente, et doit être menée à bien. Mais à l’avenir, nous aurons besoin d’un meilleur outil.

Il y a, dans cette épreuve, des leçons à tirer sur la façon dont nous devons concevoir la prochaine génération de réseau numérique d’un pays, ou plutôt des pays. Ce système informatique devra être résilient, capable d’apprendre et de s’améliorer grâce à l’intelligence artificielle, et «antifragile», c’est-à-dire apte à se renforcer quand on le stresse. C’est le travail que nous menons au List avec nos partenaires publics et privés, dans le cadre du projet de jumeau numérique à l’échelle nationale.

Le jumeau numérique, ou «digital twin», est déjà une réalité dans certaines industries et un sujet d’intérêt pour la santé de demain. Les champs d’application les plus évidents à l’échelle d’un pays sont l’énergie, la mobilité ou l’urbanisme, mais il est clair que dans le cadre d’une crise comme celle du Covid-19, cela pourrait aider les responsables politiques et les autorités publiques dans leur prise de décisions, car ils disposeraient de plus d’informations et pourraient simuler les impacts de différentes options. La question de la protection des données est un préalable, mais bien que la simulation d’un pays entier soit une idée audacieuse, elle est techniquement réalisable. Et grâce à ses compétences et ses dimensions, le Luxembourg est le parfait laboratoire.

L’auteur: , CEO du Luxembourg Institute of Science and Technology (List)

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Thomas Kallstenius, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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