Pascal Rogiest, CEO de Luxtrust. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Pascal Rogiest, CEO de Luxtrust. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Pascal Rogiest propose de lever le verrou fiscal des télétravailleurs frontaliers.

Le pitch: Pour des raisons purement fiscales, une partie importante des travailleurs au Luxembourg, en l’occurrence les frontaliers, ne peut même pas envisager un quelconque schéma de télétravail régulier, vu les impacts fiscaux qui en découleraient. Ceux-ci doivent être stoppés, pour permettre au moins une journée de télétravail par semaine à tous.

L’idée: Relancer l’économie, c’est bien. Mais profitons de ce que nous a enseigné cette crise du coronavirus pour la relancer différemment, tout aussi efficacement, avec un schéma organisationnel hybride qui s’autoriserait à introduire le télétravail comme composante essentielle de la semaine de travail de tout un chacun.

Un exemple concret. Supposons que chaque employé(e) puisse effectuer une journée de télétravail par semaine, un jour sur cinq.

À titre professionnel, l’impact sur les opérations de la société qui l’emploie peut être minime si ce télétravail est bien coordonné (pour preuve, nous venons tous de le faire à temps plein pendant deux mois…).

À titre personnel, l’employé(e) bénéficie ainsi d’une journée supplémentaire à la maison, ce qui facilite et favorise indéniablement son équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, passant d’un ratio moyen de 2/5 à 3/4 entre jours à la maison et jours au bureau. Nul doute que, pour la plupart, cet équilibre favorisé puisse aussi réduire les risques de stress, voire de burn-out, qu’un rythme de travail (et de déplacements quotidiens) trop lourd peut générer, constituant souvent un problème à long terme tant pour l’employé(e) que pour l’employeur.

Mais le gain est aussi collectif: pour la mobilité générale, d’abord, puisqu’en moyenne, il y aurait près de 20% de personnes en moins sur les routes chaque jour; pour l’environnement, ensuite, vu les bienfaits qu’une réduction significative du trafic lui apportent directement.

Un tel modèle est à portée de main. Oui, mais, à ce jour, dans une certaine ironie et contradiction, alors que tout le monde s’accorde à vouloir réduire les déplacements «pour le bien de la planète», les 200.000 frontaliers luxembourgeois doivent encore, pour des raisons purement fiscales, se rendre au bureau chaque matin et affronter les embouteillages quotidiens. À l’heure où les technologies modernes de communication permettent un télétravail efficace, il convient que les pays frontaliers, convaincus par le Grand-Duché de Luxembourg, fassent confiance en la bonne foi de leurs compatriotes et leur plein engagement dans leur travail, où qu’ils soient. Les règles fiscales d’aujourd’hui sont anachroniques: elles doivent être allégées pour le bien de toutes et tous.

L’auteur: , CEO de Luxtrust.

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Pascal Rogiest, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

À l’adresse: .