Les collecteurs de prix travaillant pour le Statec visitent 500 détaillants chaque mois pour enregistrer le coût de 8.000 produits. Le Statec recueille ensuite les données des scanners de caisse. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Les collecteurs de prix travaillant pour le Statec visitent 500 détaillants chaque mois pour enregistrer le coût de 8.000 produits. Le Statec recueille ensuite les données des scanners de caisse. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Le Statec rassemble des milliers de données pour créer son indice mensuel des prix à la consommation. Des valeurs qui, si elles s’affichent trop longtemps à la hausse, contribuent par effet mécanique au déclenchement de l’indexation des salaires au Luxembourg. Voici comment cela fonctionne.

Le coût des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées a augmenté de 0,9% en janvier 2022 et était supérieur de 2,9% par rapport à janvier 2021. . Tels sont les constats communiqués régulièrement par le Statec. Mais comment l’Institut national de la statistique et des études économiques au Luxembourg collecte-t-il les prix pour ses calculs du coût de la consommation? Le Statec dispose de deux sources: il interroge les détaillants et télécharge les données des scanners de caisse.

Enquête auprès des détaillants

Les collecteurs de prix vérifient les prix «en rendant visite aux différents détaillants de notre échantillon, ou en les contactant par courrier ou par téléphone», explique Marc Ferring, attaché à l’indice des prix au Statec. «De cette manière, près de 8.000 prix entrent dans notre système de calcul de l’indice des prix à la consommation.»

Les enquêteurs ne sont pas des acheteurs secrets. «Les collecteurs de prix doivent annoncer qu’ils travaillent pour le Statec et qu’ils collectent les prix pour l’indice des prix à la consommation», insiste Marc Ferring. «Pour certains magasins, les collecteurs de prix fixent un rendez-vous, généralement pour les magasins de vêtements, car cette enquête prend plus de temps.»


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Ils relèvent les prix affichés, qui ne reprennent pas forcément toutes les promotions. «Dans le magasin, les collecteurs de prix notent les prix affichés dans les rayons», explique-t-il. «Nous n’achetons pas tous les articles, sinon l’enquête serait vraiment coûteuse!»

Le bureau des statistiques cible un large éventail de détaillants. «Actuellement, il y a plus de 500 magasins différents dans l’échantillon.» En vertu d’une , les détaillants du Grand-Duché sont «tenus de fournir les informations statistiques demandées par le Statec». En parallèle, «le Statec garantit la non-divulgation des données confidentielles lors de la diffusion des résultats statistiques».

Les données des scanners

«Depuis , le Statec utilise également les données des scanners de différents détaillants» pour ses calculs. Les données de transaction concernent les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, à l’exception des «produits fortement saisonniers» tels que «le poisson et les légumes frais».

Au départ, «environ 12.000 produits par mois entraient dans le système de production, de sorte qu’au total l’indice des prix à la consommation utilisait près de 20.000 prix par mois». En , le Statec a commencé à collecter des données de scanners pour «environ 34.000 produits par mois».

Cette année, «des détaillants supplémentaires ont été ajoutés à la couverture des données de scanners. Environ 60.000 produits de cette source de données entrent ainsi dans le système». Cela signifie que les chiffres de l’inflation pour 2022 seront basés sur les prix d’environ 68.000 articles. «Nous prévoyons d’étendre encore la couverture des données de scanners dans les années à venir.»

L’indice des prix à la consommation

Après avoir collecté les prix, le Statec se met au travail pour calculer les chiffres de l’inflation. Chaque article individuel est pondéré pour refléter le budget d’un vrai ménage (par exemple, la plupart des consommateurs achètent plus souvent du lait que du caviar).

Marc Ferring détaille: «La pondération de l’indice des prix à la consommation est mise à jour annuellement par règlement grand-ducal sur avis du Conseil économique et social (CES) et de la commission de l’indice des prix à la consommation afin de refléter l’évolution de la consommation. Chaque position de biens ou de services est pondérée en fonction de la part qu’elle représente dans la dépense de consommation finale des ménages.»

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.