«Mémoires industrielles» (2007) de Carine Kraus est exposée à neimënster dans le cadre de l’exposition «Les Pionnières: Luxembourg – les années 90, portraits de femmes». (Illustration: Carine Kraus)

«Mémoires industrielles» (2007) de Carine Kraus est exposée à neimënster dans le cadre de l’exposition «Les Pionnières: Luxembourg – les années 90, portraits de femmes». (Illustration: Carine Kraus)

Dans le cadre de l’opération «Un été pas comme les autres», Paperjam vous propose de découvrir une œuvre exposée actuellement au Luxembourg. Cette semaine, allons à la découverte de l’œuvre de Carine Kraus, «Mémoires industrielles» (2007) exposée à neimënster.

C’est dans le cadre de l’exposition «Les pionnières: Luxembourg – les années 90, portraits de femmes», présentée à neimënster jusqu’au 20 septembre, que l’œuvre «Mémoires industrielles» (2007) de Carine Kraus est exposée.

Cette exposition retrace le parcours de quatre femmes artistes, Marie-Paule Feiereisen, Carine Kraus, Patricia Lippert et Flora Mar, dont le travail a particulièrement été rendu visible dans les années 1990. Ces quatre «pionnières» ont activement participé à l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes au Luxembourg, apportant un pendant féminin à un monde artistique jusque-là surtout masculin. Leur travail était alors soutenu par les premières galeries ouvertes au Luxembourg, leur donnant une visibilité accrue.

«C’est aussi un peu en écho à , qui est de la même génération, que nous avons voulu cette exposition», explique , curator de l’exposition. «Ces quatre artistes apportent un renouveau de la scène artistique de cette époque alors largement dominée par les influences de l’École de Paris. C’est aussi la première génération d’artistes qui est partie faire des études d’art de manière dispersée en Europe, rapportant avec elle des influences multiples, de nouveaux acquis et tendances», souligne Alex Reding.

C’est donc dans cette perspective que certaines œuvres de Carine Kraus sont présentées, dont «Mémoires industrielles» (2007, acrylique sur toile, 200x300cm). «Cette œuvre a été réalisée à l’occasion d’une résidence à la Banannefabrik au cours de laquelle j’ai pu observer les danseurs au travail», explique l’artiste. «Ils répétaient alors une chorégraphie dans un décor mettant en œuvre du charbon. Il y en avait partout, sur le sol, les murs, les danseurs… Le tout dans un univers très brut. J’ai pris des photos de ces répétitions et à partir de celles-ci, j’ai travaillé pour composer ma toile.»

Une grande partie de son travail consiste à simplifier les formes, épurer le geste, rendre presque génériques les corps des danseurs, même si ceux-ci conservent une part d’individualité. Une œuvre comme un arrêt sur image, un moment suspendu en plein mouvement où l’harmonie apparaît comme totale.

«J’aime saisir les corps en mouvement dans l’espace, transmettre l’intensité qui vient de l’intérieur des danseurs, leur concentration, ce don d’âme et d’esprit dont ils témoignent. J’aime travailler la toile de manière brute. Je peux la travailler en couches fines, garder certains espaces en réserve.» Une volonté d’aller à l’essentiel par l’épure tout en maintenant très haut l’intensité de l’émotion.

«Les pionnières: Luxembourg – les années 90, portraits de femmes», entrée libre, tous les jours – de 10h à 12h et de 13h à 18h, jusqu’au 20 septembre.