L’ITM a fait 5.682 contrôles en 2019 et compte passer de 143 à 214 employés d’ici fin 2020. (Photo: Jessica Theis)

L’ITM a fait 5.682 contrôles en 2019 et compte passer de 143 à 214 employés d’ici fin 2020. (Photo: Jessica Theis)

L’ITM a effectué 5.682 contrôles en 2019 – presque deux fois plus que l’année précédente – grâce à une forte campagne de recrutement d’inspecteurs. Marco Boly, son directeur, dresse le bilan de l’année dernière et de la crise du Covid-19.

L’Inspection du travail et des mines (ITM) a présenté son rapport annuel 2019 le jeudi 25 juin. L’occasion de revenir sur les problématiques de recrutement et de digitalisation auxquels elle continue de faire face.

Quel bilan tirez-vous de l’année 2019?

Marco Boly. – «Nous avons bien joué notre rôle. Nous sommes une administration dédiée à la lutte contre le dumping social et la concurrence déloyale. Nous avons eu 260.580 demandes, nous avons fait 5.682 contrôles et infligé 1.274 amendes pour un total de 5 millions d’euros. Ce sont des chiffres en augmentation: l’année dernière, nous étions aux alentours de 3.000 contrôles. C’est parce que nous sommes plus pertinents sur le terrain, que nous avons plus d’inspecteurs à disposition pour réaliser ces contrôles.

L’année 2019 a aussi été marquée par les élections sociales des nouvelles délégations du personnel. Pour la première fois, nous avons digitalisé le processus de vote, donc il n’y avait pas de moyen d’échapper à ces élections. Ce qui a engendré un taux de participation important, de 95,5% chez les 3.821 entreprises.

L’année a aussi été marquée par de nombreux recrutements. Comment se porte votre effectif?

«Notre administration a fait beaucoup de recrutements, qui ne se reflètent pas dans le nombre de collaborateurs en 2019 étant donné que la majorité des gens ont été embauchés à travers des contrats débutant au 1er janvier 2020. Fin 2019, nous avions 143 personnes, contre 142 en 2018. Mais en avril, l’effectif comptait déjà 187 personnes, et selon nos prévisions, nous serons 214 fin 2020.

Le problème du manque d’inspecteurs du travail a donc été réglé?

«Leur taux a augmenté. En décembre 2019, nous étions à 29 inspecteurs du travail opérationnels, tandis qu’en avril, nous étions déjà à 45. À la fin de l’année, nous serons à 61.

Comment a évolué le processus de recrutement ces dernières années?

«Pour devenir inspecteur du travail, il faut d’abord passer l’examen de l’État. Aujourd’hui, vous avez un test psychologique, que vous faites dans la fonction publique. Ensuite, les examens d’embauche sont dédiés aux administrations, ce qui n’était auparavant pas le cas.

Il faut quand même réaliser un test de langue, mais le luxembourgeois n’est pas toujours demandé. Cela dépend des services pour lesquels les gens sont recrutés. Aujourd’hui, il ne faut plus être de nationalité luxembourgeoise, et il ne faut donc pas non plus forcément parler luxembourgeois. C’est en réalité le cas depuis 2016.

Comment l’ITM a-t-elle effectué ses contrôles pendant la crise du Covid-19?

«Au début, quand il y a eu le confinement, nous avons mené les contrôles au niveau des entreprises pour voir si les chantiers avaient bien fermé. Après leur réouverture et le déconfinement, la loi votée pendant l’état de crise nous a donné une compétence au niveau des contrôles des mesures sanitaires, que nous avons donc effectués. Depuis hier, nous sommes sortis de l’état de crise. Nous continuons donc à faire des contrôles dans les domaines où nous sommes compétents.

Combien de contrôles ont été effectués au total pendant la crise?

«C’est un chiffre que je n’ai pas à disposition.

Quels sont les projets de l’ITM pour le futur?

«Nous avons toujours cette volonté d’instaurer un système d’excellence. C’est uniquement faisable si nous continuons le recrutement et la formation, et si nous développons nos outils informatiques.

Nous voulons augmenter de nouveau les contrôles autant au niveau national qu’international puisqu’avec la création de la nouvelle autorité européenne (European Labor Authority, mise en place en octobre 2019, ndlr) nous avons aussi l’obligation de faire des contrôles conjoints transfrontaliers. Nous avons commencé avec nos amis français et belges, mais pas encore avec les Allemands.

Nous continuons notre processus de digitalisation. Et nous sommes toujours en train de faire un screening de notre organisation pour instaurer d’autres simplifications administratives.»