Marco Boly réclame un recrutement plus qualitatif alors que plusieurs inspecteurs sont sur le point de prendre leur retraite, privant l'ITM de leur expérience. (Photo: Jessica Theis)

Marco Boly réclame un recrutement plus qualitatif alors que plusieurs inspecteurs sont sur le point de prendre leur retraite, privant l'ITM de leur expérience. (Photo: Jessica Theis)

L'Inspection du travail et des mines fait l'objet d'une restructuration en profondeur menée par le directeur faisant fonction, Marco Boly, depuis près d'un an. Et la tâche s'avère ardue tant l'organisation au sein de cette administration ne correspondait plus à sa taille - près de 100 agents contre à peine 30 il y a 20 ans. Une situation relayée par les médias et notamment Paperjam dans sa dernière édition parue le 5 novembre.

Marco Boly, qui a dû instaurer lui-même un organigramme jusque-là inexistant, a fixé parmi ses priorités la qualité des prestations de l'ITM - qualité qui passe par des inspecteurs compétents et bien formés. Or le directeur faisant fonction déplore un mode de recrutement insuffisant en nombre et en qualité, aspirant à un recrutement plus spécifique voire propre à l'ITM pour pouvoir embaucher des inspecteurs réunissant les compétences et les qualités juridiques et humaines nécessaires.

Les députés CSV Sylvie Andrich-Duval et Gilles Roth ont interpellé Dan Kersch, ministre (LSAP) de la Fonction publique et de la Réforme administrative, au sujet de ce recrutement et de la suggestion de Marco Boly de créer une nouvelle carrière d'inspecteur. Les élus avancent que cela «devrait entre autres permettre le fonctionnement des services par roulement les mettant en mesure d'effectuer le contrôle à toute heure, y compris les jours non ouvrables».

La réforme de l'examen-concours devrait suffire

Dans sa réponse à cette question parlementaire, Dan Kersch rappelle que le recrutement des employés de l'État, s'il est «centralisé» par son ministère, revient à chaque administration «qui peut choisir le candidat correspondant le mieux au profil recherché». En outre, une des réformes en cours dans la Fonction publique prévoit que, pour les fonctionnaires, «l'examen-concours comprendra dorénavant deux parties, à savoir, d'une part, une partie générale organisée par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, et d'autre part, une épreuve spéciale axée sur le profil du poste vacant qui sera organisée par l'administration qui dispose du poste vacant à pourvoir. Cette épreuve peut revêtir le caractère d'une épreuve technique orale ou bien d'une mise en situation professionnelle.»

Cette épreuve, dont le résultat sera «déterminant pour le choix du candidat», constitue une mesure suffisante, selon le ministre pour «obtenir la meilleure adéquation possible entre le profil requis pour le poste vacant et les compétences des candidats».

Dan Kersch élude ainsi la question de la création d'une nouvelle carrière d'inspecteur. Quant au fonctionnement des services en dehors des heures et jours ouvrables, il rappelle que «conformément à l'article 6 du règlement grand-ducal modifié du 12 novembre 2011 portant fixation de la durée normale de travail et des modalités de l'horaire de travail mobile dans les administrations de l'État, chaque administration peut se doter d'un règlement interne fixant les heures d'ouverture de l'administration en tenant compte des spécificités du métier de l'administration, de sa situation géographique ainsi que des attentes du public».

En outre, «les heures d'ouverture peuvent varier d'un service à un autre au sein d'une même administration dans la mesure où les spécificités des différents services peuvent être distinctes»: à charge alors de l'ITM de gérer les horaires de ses inspecteurs. Pas sûr que cette réponse convienne à Marco Boly qui réclame avant tout davantage de moyens humains pour mener à bien les missions de contrôle et d'accompagnement des entreprises.