La Kulturfabrik s’est dotée d’un plan de développement dans le but de mieux préparer l’avenir. (Photo: Paperjam)

La Kulturfabrik s’est dotée d’un plan de développement dans le but de mieux préparer l’avenir. (Photo: Paperjam)

La Kulturfabrik d’Esch a présenté un plan quinquennal ambitieux visant à recentrer sa programmation tout en mettant en avant la création, sans oublier de créer du lien avec le public. 

Avec plus de 300 manifestations par an dans ses infrastructures, la Kulturfabrik est devenue un lieu incontournable de la culture contemporaine, et ce sous de multiples formes. Si sa renommée n’est plus à faire, elle n’est pas à l’abri de tout revers de fortune, comme le montre la pandémie actuelle. Pour mieux préparer l’avenir, la Kulturfabrik a donc présenté un vaste plan de développement 2021-2025.

Mais en premier lieu, la Kufa a dressé un état des lieux afin de bien identifier les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces. Au rayon des faiblesses, la Kulturfabrik pointe le peu de connaissance sur ses publics et non-publics, un manque de cohérence dans sa programmation ou encore dans sa ligne artistique. Des bâtiments qui ne sont plus adaptés et même des espaces disponibles inutilisables, en plus d’un manque d’espaces de stockage, en font aussi partie. Enfin, la Kufa estime ne pas faire assez de place à la création et a mis en évidence un manque de visibilité sur ses projets de création. 

Pourtant les opportunités ne manquent pas à Esch: une ville en mutation et un nouveau quartier Esch-Schifflange à venir, une capacité à se réinventer, le soutien des pouvoirs locaux en plus d’une équipe jeune et dynamique. Mais ne pas impulser une forme de renouveau pourrait être préjudiciable alors que l’offre culturelle est de plus en plus concurrentielle.  

Trois intentions, dix objectifs

Concrètement, le plan de développement 2021-2025 va s’articuler autour de trois piliers pour 10 objectifs, 40 actions et 250 tâches. «Notre plan d’action comprend en effet 250 tâches. C’est évolutif, des tâches vont s’ajouter alors que d’autres seront supprimées, rien n’est gravé dans le marbre. Une stratégie vit, et elle doit s’adapter aux réalités du moment. Nous ne pourrons pas tout accomplir, mais nous pensons que ce genre de plan de développement est utile», a expliqué Nathalie Ronvaux, attachée à la direction. 

La première intention consistera à repenser et définir le projet artistique et culturel de la Kulturfabrik. «La volonté est de se doter, dès septembre, d’une programmation pluridisciplinaire mais cohérente est perçue comme telle», a indiqué Nathalie Ronvaux. La cohérence semble la nouvelle ligne de conduite de la Kufa, tout en prônant une programmation artistique diversifiée, engagée, suscitant le dialogue, la réflexion, la curiosité, bref être ouverte et contemporaine.

La deuxième intention de la Kulturfabrik consistera à repenser la place des publics. Le but pour la Kufa est de devenir un espace de création artistique d’ici 2025. Pour cela, elle va donner plus de place aux résidences pour les artistes en développant plusieurs types de résidences avec des durées différentes. Pour cela, il est prévu d’augmenter les budgets dédiés à la création. Il faudra également repenser les espaces et les rénover de façon durable. 

Enfin, la troisième intention consistera à renforcer l’institution à long terme. Autrement dit, faire de la Kufa et de ses infrastructures un lieu de vie ouvert tout le temps. Que ce soit pour boire un verre, manger ou profiter d’un projet artistique, le lieu doit véritablement s’ancrer dans la vie de quartier et être un lieu en perpétuel mouvement. Autre projet, la création d’un espace éphémère de type pop-up servant de point info et d’accueil billetterie dès 2022. La structure culturelle aura également besoin de nouvelles forces vives et elle prévoit de recruter en conséquence. Au moins huit postes seront ouverts dans les années à venir pour des recrutements au niveau du travail administratif, mais également technique.

Évidemment, un tel plan devra également servir à optimiser les rentrées financières de la Kulturfabrik. «Nous chercherons à augmenter nos recettes, mais nous garderons cette volonté de pratiquer des prix démocratiques», a assuré Nathalie Ronvaux. 

À noter qu’au niveau des finances, la Kulturfabrik connaît une situation financière stable avec 2,47 millions d’euros de frais pour 2,59 millions d’euros de recettes, dont 1,9 million d’euros venant des subventions diverses, du ministère de la Culture et de la Ville d’Esch-sur-Alzette.