Boris Johnson tente de sauver les meubles en assurant que c’est la rigidité de l’UE27 qui compromet la conclusion d’un accord réglant le Brexit. (Photo: Shutterstock)

Boris Johnson tente de sauver les meubles en assurant que c’est la rigidité de l’UE27 qui compromet la conclusion d’un accord réglant le Brexit. (Photo: Shutterstock)

Son accord ne semblant pas emporter l’adhésion des 27, le Premier ministre britannique rejette la faute sur ses partenaires.

Le sommet européen des 17-18 octobre devait être celui de la dernière chance pour éviter un Brexit sans accord. Toutefois, la proposition mise sur la table par Boris Johnson – avec une solution alternative au backstop suggérant que l’Irlande du Nord reste dans le marché intérieur et sorte de l’union douanière – se situe encore au-delà du périmètre défini par l’UE27. Même Downing Street reconnaissait, mardi, que les chances d’un accord lors du sommet européen étaient infimes.

Les députés britanniques ayant imposé une loi évitant un «no deal», le Premier ministre va se trouver forcé de solliciter un nouveau report du Brexit, fixé au 31 octobre. Conséquence: le gouvernement a adopté une stratégie consistant à blâmer les autres pour ce fiasco. Et ce afin que les «Brexiteurs» ne se détournent pas du parti conservateur pour aller rejoindre le parti du Brexit de Nigel Farage aux prochaines élections législatives. Celles-ci ne devraient plus tarder, puisque Boris Johnson a perdu sa majorité à la Chambre des communes.

Le péché originel se trouve sur les îles, et non sur le continent.
Jean-Claude Juncker

Jean-Claude Junckerprésident de la Commission européenne

Dénonçant l’attitude britannique, le président de la Commission européenne luxembourgeois, , n’a pas manqué de dénoncer ce jeu dans une interview aux Échos et à l’Opinion, disant refuser «ce ‘blame game’ consistant à faire porter la responsabilité d’un éventuel échec des négociations à l’UE. Si tel est le cas, l’explication se trouve dans le camp britannique», car «le péché originel se trouve sur les îles, et non sur le continent».

De leur côté, les Européens prennent également soin de ne pas prêter le flanc à la critique. Ils rejettent les accusations de «rigidité» et répètent qu’ils sont «ouverts aux discussions». Mardi soir, Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, assurait ainsi que «les efforts continuent pour trouver un accord» avec Londres.